Territoriales – Moetai Brotherson : “Et maintenant, au boulot !”

Le président Moetai Brotherson a invité sa majorité à ne pas laisser la seule opposition lui poser des questions. (photo : archives LDT Wendy Cowan)
Moetai Brotherson s'est livré jeudi soir à la deuxième partie de son exercice médiatique : répondre aux questions de 80 Polynésiens.
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Probable futur président de la Polynésie française, Moetai Brotherson a réagi à l’issue du scrutin. “Une réaction de satisfaction et l’envie de remercier tous les Polynésiens qui sont allés voter et qui se sont exprimés. Remercier également Oscar Temaru, Antony Géros et mes deux collègues députés qui m’ont fait confiance pour être notre candidat à la présidence du gouvernement.

Remercier toutes les équipes de tous les partis parce que c’était éprouvant. Nous sommes sur les rotules. Une pensée émue pour notre grand copain Ralph Taaviri qui est parti chasser le cochon sauvage dans les nuages au-dessus de la Punaruu. Une pensée aussi pour Keahi, fils du barreur de Shell Va’a, qui est décédé aujourd’hui, à l’âge de 17 ans.

Et maintenant, au boulot ! Avant même la prochaine élection de Tony Géros à la présidence de l’assemblée le 11 mai, de la mise en place du bureau et des commissions. Dès demain, nous allons nous réunir avec l’ensemble des colistiers et commencer un processus de formation accéléré parce que nous voulons que les représentants soient opérationnels le plus rapidement possible. Certains connaissent déjà l’assemblée, d’autres sont nouveaux.

Nous allons aussi finaliser le gouvernement avec toujours cette proposition d’ouverture pour pouvoir être prêts soit le 12, soit le 15 mai pour l’élection du président. Le grand chantier, c’est évidemment celui du coût de la vie lié à celui de l’emploi, notamment l’emploi des jeunes qui sont sans diplômes parce que c’est pour eux que c’est le plus difficile.

Ça va passer par une réforme de la fiscalité, la suppression programmée et réfléchie de la TVA sociale, une réorientation des CAE pour les mettre à la disposition des très petites entreprises et non plus, comme ça se passe aujourd’hui, à destination des communes qui ne peuvent pas les embaucher. Ça passe aussi par des mesures au niveau de l’acheminement des produits et du calcul de la taxation. Ça passe par tout un tas de mesures très techniques qu’on va mettre en place très rapidement.

Des mesures symboliques aussi sur notre façon de gouverner avec une réduction du train de vie du gouvernement. On m’aurait dit, il y a dix ans, que j’aurais été député et aujourd’hui candidat à la présidence, je ne l’aurais pas cru parce que je n’ai jamais voulu faire de politique, mais la politique a ceci de particulier que même si vous ne vous intéressez pas à elle, elle, elle s’intéresse à vous. Et à un moment donné, il faut aussi écouter l’appel du peuple.

Je prends ça très au sérieux. Je pense que la quête du pouvoir, ce n’est pas la même chose que l’exercice du pouvoir. Ce qui m’intéresse, c’est l’exercice du pouvoir, non pas du pouvoir, mais des responsabilités, parce que je prends ce mandat sous l’angle des responsabilités et pas du pouvoir.

Sur le plateau de TNTV, j’ai annoncé quelques noms pour le futur gouvernement : Vannina Crolas pour le portefeuille des transports, ce jeune de 29 ans qui va être ministre des Grands travaux et de l’aménagement et qui est diplômé des Ponts et Chaussées, Ronny Teriipaia qui sera le futur ministre de l’Education, qui est le seul agrégé de reo Tahiti de notre beau fenua et qui a une expérience dans l’enseignement primaire. Des ministres qui ont un bagage et surtout l’envie de changer les choses, de mener des grands chantiers et de se donner à fond.”

Propos recueillis par Wendy Cowan