Fête nationale – Un feu d’artifice de soleil pour accompagner le défilé du 14 juillet

Comme chaque année, la foule s'était réunie pour venir admirer le défilé militaire du 14 juillet, avenue Pouvanaa a Oopa. ( Photo : Sébastien Berson)
Comme chaque année, la foule s'était réunie pour venir admirer le défilé militaire du 14 juillet, avenue Pouvanaa a Oopa. ( Photo : Sébastien Berson)
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Comme le veut la tradition depuis maintenant 1880 et la loi du député Benjamin Raspail, le 14 juillet est jour de fête nationale mais aussi jour de défilé militaire. Et à Tahiti, on ne déroge pas à la règle. En cette journée symbolique, des centaines de militaires, des différents corps de l’armée présents sur le territoire, ont défilé sous un ciel radieux avenue Pouvanaa a Oopa, en présence des officiels et civils venus admirer le spectacle.

Protocole oblige, les festivités débutent par la traditionnelle revue des troupes. Cette année, le colonel Fabrice Avenel, commandant du régiment du service militaire adapté (RSMA) de Polynésie française est en charge de cette mission et présente les différentes unités au colonel Olivier Berbain, chef d’Etat-major interarmées sur le territoire.

Temps est ensuite donné à la remontée de l’avenue Pouvanaa a Oopa pour Eric Spitz, Haut-commissaire de la République en Polynésie française, en présence, entres autres, de Moetai Brotherson, président du Pays, d’Antony Géros, président de l’assemblée de Polynésie française et des trois députés Tavini à l’Assemblée nationale, Mereana Reid-Arbelot, Steve Chailloux et Tematai Le Gayic. A noter que sur les trois élus au palais Bourbon, ce dernier est le seul à ne pas porter son écharpe bleu-blanc-rouge de député.

Douze militaires et civils mis à l’honneur

Le jour de la fête nationale est aussi l’occasion de remettre différentes médailles et honneurs. Cette année douze récipiendaires, dont parmi eux, trois civils.

Sont fait chevaliers de la légion d’honneur, le capitaine de frégate Pierre Le Hir et le capitaine de frégate Yann Soulard. Le major Philippe Guermeur, le maître principal Stéphane Curti et le maître principal Nicolas Hernandez reçoivent la médaille militaire.Le lieutenant-colonel Yves Thomas est fait officier de l’ordre du mérite.

Enfin, le chef d’escadron David Valentin, le capitaine de corvette François-Xavier Lucereau, le chef d’escadron Jean-Luc Vivier et mesdames Van-Mai Cao-Lormeau, Ouarda Krid et Myriam Ferrante sont faits chevaliers de l’ordre national du mérite.

Les décorations remises, le défilé tant attendu peut débuter pour la joie des spectateurs venus l’admirer. Ce 14 juillet 2023 est marquée par une ouverture peu commune. En effet, ce sont les cadets du navire BAP Unión arrivé ce 13 juillet au quai de Papeete qui sont mis à l’honneur et invités à “ouvrir le bal”.

S’en suivent, parmi d’autres, la gendarmerie, le régiment d’infanterie de la marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P), le RSMA, le détachement Air 190, la police nationale, les sapeurs-pompiers mais aussi les jeunes, tous âgés entre quinze et dix-sept ans, du service national universel.

“Liberté, Égalité, Fraternité, c’est ici en Polynésie, un idéal de mesure et de respect de l’autre”

L’incontournable “garden party”, dans les jardins du haut-commissariat vient clôturer cette matinée de festivités. Avant d’admirer la prestation de la troupe de danse Temaeva et de profiter du bar et du buffet républicains, Eric Spitz débute par une conférence.

La devise républicaine “Liberté, Égalité, Fraternité” est au cœur de son discours : Liberté, Égalité, Fraternité, c’est ici en Polynésie, un idéal de mesure et de respect de l’autre. Et cet enseignement là devient essentiel pour l’ensemble des Français qui voient naître, à nouveau, à l’horizon, de leur histoire, les nuages bien noirs de la division.”

“La liberté pour un Polynésien, c’est être soi-même, tout en acceptant ce que peut être l’autre. Parce qu’il ne peut y avoir de liberté individuelle que dans le respect de la liberté de ceux qui nous sont proches, autant de ceux dont nous sommes éloignés. L’égalité pour un Polynésien depuis l’abolition des castes (…) c’est peut-être avant tout la compréhension, plus forte ici qu’ailleurs, que si nous avons tous les mêmes droits, nous avons tous aussi les même devoirs (…) L’égalité nous oblige. Et peut-être d’ailleurs que si l’égalité nous oblige, la fraternité nous rassemble au nom de cette reconnaissance (…)”

Georges Tevaarauhara a servi dix-huit ans dans l’armée, notamment au Tchad, au Gabon et au Togo.
Il est aujourd’hui président de l’union nationale des combattants. (Photo : SB/LDT)

“le 14 juillet c’est très important pour moi parce que j’ai servi dans l’armée française et c’est une fête nationale. Il faut reconnaître ce jour là. J’ai servi pendant dix-huit ans. J’ai commencé par le 8e RPIMa et j’ai fini à Carcassonne au 3e RPIMa. Toute ma carrière militaire, je l’ai faite chez les parachutistes. C’est aussi le 100eme anniversaire du monument au morts. C’est important pour nos anciens, cela apporte un témoignage pour la jeune génération. Cela sert à ne pas oublier nos anciens.”

Le capitaine de corvette François-Xavier Lucereau, fait chevalier de l’ordre national du mérite, ici en famille. (Photo : SB/LDT)

“C’est une immense fierté. Je commande la flottille 25F ici, les “Gardian” qui font la surveillance maritime et de sauvetage en mer. Ca concrétise vingt et une années de service. C’est une très belle reconnaissance et une immense fierté, spécialement un 14 juillet en Polynésie française.”

Amaury, un de ses fils, âgé de huit ans : “je suis très content que papa ait eu sa médaille de chevalier. Il la mérite.”