Le CNRS lance un Observatoire des héritages des essais nucléaires en Polynésie

L'Observatoire des héritages du CEP (Centre d'Expérimentation du Pacifique) mis en place par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) est hébergé à la Maison de sciences de l'homme du Pacifique (MSH-P) sur le campus de Outumaoro. (Photo : DR)
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Ce jeudi 2 novembre s’est tenu, à l’Université de la Polynésie française (UPF) le lancement de l’Observatoire des héritages du CEP (Centre d’expérimentation du Pacifique) mis en place par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Ce dispositif de recherche intitulé SOSI (Suivi ouvert des sociétés et de leurs interactions) est hébergé à la Maison de sciences de l’homme du Pacifique (MSH-P) situé au campus de Outumaoro, sous la double tutelle du CNRS et de l’UPF. Cet observatoire, composé de chercheurs, a vocation d’élaborer des connaissances nouvelles sur la base des archives. Il sera l’occasion de poser la question d’un dialogue avec les autorités de l’État et du pays sur la transmission de ce savoir académique à l’école et l’opportunité de créer des outils numériques innovants en accès ouvert.

Ce dispositif s’inscrit dans la continuité du programme de recherche Histoire et mémoires du CEP (2019-2021) piloté par la MSH-P à l’initiative de la Délégation polynésienne pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (DSCEN) qui a donné lieu à un colloque à l’UPF en mai 2022.

L’Observatoire des héritages des essais nucléaires se structure autour de quatre axes :

  • L’histoire de la santé
  • La question des “modernisations” liées au CEP
  • L’enjeu des héritages culturels et politiques
  • L’enjeu de la dénucléarisation

La déclassification des archives a relancé la possibilité décrire une histoire du passé nucléaire

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) aborde depuis une dizaine d’années les enjeux de la recherche scientifique sur le fait nucléaire en mobilisant plusieurs champs disciplinaires en dépit du caractère sensible du sujet. Le département des sciences humaines et sociales (SHS) du CNRS a contribué de façon soutenue à cette orientation malgré les restrictions d’accès aux archives. La décision prise à l’issue de la table-ronde organisée en juillet 2021 de déclassifier les archives régaliennes relatives au Centre d’expérimentation du pacifique (CEP) a relancé la possibilité d’écrire une histoire du passé nucléaire de la Polynésie française (193 essais entre 1966 et 1996).

Il s’inscrit dans un projet plus large du CNRS engageant en Polynésie française la collaboration de la physique nucléaire et physique des particules, des sciences de l’écologie et de l’environnement, et des sciences de l’Univers aux côtés des sciences humaines et sociales. Son portage scientifique est assuré par Renaud Meltz, historien, ancien maître de conférences à l’UPF, co-directeur notamment de l’ouvrage Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique paru en 2022.