Violences conjugales : le mari “bourreau” condamné à un an de prison ferme

Un ex-mari a été condamné, ce mardi 7 novembre, à quatre ans de prison dont un an ferme, ainsi qu'au paiement d’1,2 million de francs après s'être livré pendant deux années à des actes de violences et d'humiliations sur son ex-compagne (Photo : archives LDT)
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Un homme a été condamné à quatre ans de prison dont un an ferme pour des faits de violences commis, durant deux ans, sur sa femme et mère de ses enfants, mardi 7 novembre, au Palais de justice de Papeete

Le couple se connaît depuis l’adolescence. Un amour de jeunesse qui se concrétise par un mariage et des enfants. Comme dans tout couple, il y a des hauts et des bas, avec des moments de joie et des disputes. Cependant, chez ce couple de trentenaire, les bas prennent un visage de violences et d’humiliations durant l’année 2017.

Le couple connaît une situation professionnelle aléatoire et des problèmes financiers. Tous deux travaillent dans l’hôtellerie/restauration. C’est à ce moment que le tane commence à consommer du paka. Son comportement change, selon la victime, et les choses dérapent.

Obligée de faire le ménage nue devant les enfants

Les disputes dégénèrent alors en scènes de violences inouïes et d’humiliations. Coups de poing, strangulation, hématomes, l’homme bâillonne son épouse… Dans un des ses excès de colère il coupe les longs cheveux que son épouse aime tant.

Les faits ne s’arrêtent pas là. Après s’en être pris à l’intégrité physique de sa femme, l’homme exige qu’elle prenne des douches, “pour la calmer”, l’obligeant parfois à faire le ménage immédiatement après, totalement nue et devant leur bébé, âgé de quelques mois au moment des faits.

Le tane roue également de coups sa femme lorsqu’elle est enceinte de quelques semaines. Elle fera une fausse couche quelques jours après sans qu’un lien de causalité entre les coups portés et le drame puisse être établi.

Un couple séparé qui continue de cohabiter et qui travaille ensemble

A la barre, le prévenu dit ne pas comprendre ses actes. Dans la société civile, il est vu comme une personne bien, professionnelle. Les experts psychologues voient plus en lui un homme jaloux, touché d’un sentiment d’abandon depuis la séparation de ses parents, avec un manque d’estime de soi et une faille narcissique.

La femme victime explique, devant le juge, qu’elle a porté plainte afin que les coups s’arrêtent. Selon elle, les effets du paka sur son ex-conjoint sont responsables de son comportement violent. Alors que le mari est tenu à une mesure d’éloignement, elle continue parfois de lui téléphoner. Ce qu’elle souhaite, c’est tourner la page.

Aujourd’hui, le couple est désormais séparé. Cependant, les ex-conjoints continuent de cohabiter sous le même toit et travaillent même ensemble. L’homme a cessé de fumer du cannabis et a été suivi par des experts durant une certaine période.

Quatre ans de prison dont un an ferme et trois ans avec sursis

Cette nouvelle vie n’exclut en rien le mal et le traumatisme subi par la victime, selon le Procureur de la république qui décrit l’homme violent comme un “bourreau” au comportement “sadique”. L’ homme de loi demande quatre ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire mais aussi d’un mandat de dépôt pour les deux ans de prison ferme à effectuer.

La défense, quant à elle, plaide pour une peine aménagée au regard de la nouvelle situation : insertion professionnelle de son client, son arrêt de consommation de paka. L’homme est finalement condamné à quatre ans de prison dont un an ferme sans mandat de dépôt et trois ans de sursis. Il est aussi condamné au paiement d’1,2 million de francs au titre du préjudice moral causé à son ex-femme.