Fin novembre, ils ont impressionné les supporters du Fenua, qui ont suivi à distance leurs performances aux championnats du monde de MMA amateurs juniors organisés par la Fédération internationale d’Arts Martiaux Mixtes (IMMAF) à Tirana, en Albanie.
Originaires de Afaahiti, à la Presqu’île de Tahiti, Ariihei et Ariimana Lehartel ont 18 et 20 ans. Le plus jeune a décidé de se consacrer à sa carrière sportive suite à l’obtention de son bac, tandis que l’aîné est en troisième année de licence STAPS pour devenir professeur d’EPS. Si leurs noms vous sont familiers, c’est parce qu’ils ont d’abord été champions de taekwondo, discipline qu’ils ont pratiqué pendant de nombreuses années dès 3 et 5 ans. Habitués des podiums locaux et internationaux, ils ont également pratiqué le ju-jitsu brésilien, avant de s’orienter vers le MMA “pour son côté complet”, il y a environ trois ans, avec le soutien indéfectible de leurs parents.
Une première compétition internationale
Après quatre compétitions locales pour Ariimana (trois victoires et une égalité) et deux pour Ariihei (deux victoires), en passant par un training camp en Nouvelle-Zélande cet été, les deux champions de Polynésie ont donc participé à leur première compétition internationale de MMA, le mois dernier.
Ariimana est parvenu à se hisser sur la troisième marche du podium en catégorie -70 kg. “J’ai pu faire trois combats contre un Serbe, un Allemand arrivé troisième l’an dernier et un Ukrainien premier l’an dernier en catégorie supérieure, et c’est lui qui a gagné la compétition cette année. Je suis arrivé troisième. Je suis vraiment content de ce résultat ! J’ai vu qu’on a le niveau et qu’on peut progresser pour aller chercher la médaille d’or l’an prochain. Tout est possible, il faut y croire ! Mon objectif, c’est d’atteindre l’UFC, qui est la meilleure organisation de MMA pour passer en professionnel”, confie-t-il.
Déception pour son “petit” frère, Ariimana, reparti sans podium en catégorie -84 kg, mais dont la motivation reste intacte. “J’ai pu faire un combat. J’ai dominé les trois rounds, mais mon adversaire m’a eu à la fin par soumission. J’ai manqué de lucidité. C’est quand même une bonne expérience à l’international : c’est toujours un plus ! Mon objectif, c’est de gagner la médaille d’or aux championnats du monde amateurs et, ensuite, peut-être passer en professionnel”.
Un entraînement régulier et intensif
De retour au Fenua depuis mardi 28 novembre 2023, les deux frères ont repris les entraînements, et les études pour Ariimana. Après Islander MMA à Punaauia, depuis quelques mois, ils se retrouvent au club Te Aro MMA de Paea. Leur coach, Keoni Terorotua, était d’ailleurs à leurs côtés en Albanie, de même que le président de la fédération, Hiro Lemaire, et un autre combattant, Raiva Baker.
“Pour cette compétition, nous avions fait quatre semaines de préparation intensive, matin et soir, tous les jours pendant 2 ou 3 heures par session pour être à la hauteur. Sur place, il a fallu gérer le décalage horaire, passer l’épreuve de la pesée et enfin s’engager dans les combats. C’est formateur : ils ne peuvent en tirer que de bonnes leçons ! Ils ont tous les deux livré de belles performances face à des champions de la discipline”, remarque leur entraineur. “Ces jeunes travaillent dur. Ça prouve aux nouvelles générations que les efforts paient. On pourrait avoir encore plus de jeunes dans les clubs, mais s’entraîner, c’est une discipline. C’est pour des jeunes comme les frères Lehartel que j’ai monté la salle, pour les guider et aller le plus loin possible”.
En quête de sponsors, les deux athlètes participeront aux championnats de Polynésie de lutte dans quelques semaines, en attendant de pouvoir remonter dans la cage. Pour Ariihei, une occasion pourrait se présenter dès ce week-end, à l’occasion du MMA Hiva Nui Tournament de Huahine.
