Le motu Nono de Afaahiti ravagé par la houle

La dépression NAT a emporté ce "havre de paix" où les familles aimaient se rassembler. Heimoana Metua, cheffe de la troupe Teva i Tai, et Mama Nono, gérante d'un hébergement touristique, ont lancé un appel à la mobilisation pour le restaurer (Photos : Facebook/DR).
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Le motu Nono, symbole de Afaahiti, a été emporté par les assauts des vagues de ces derniers jours, en marge de la dépression NAT. Ce site remarquable de Taiarapu-Est était prisé des baigneurs et des campeurs, mais aussi des baleines, à chaque saison. Depuis 2018, une zone de pêche réglementée (ZPR) y était en vigueur.

Mama Nono : “La population a toujours connu ce havre de paix”

Riverains et amoureux du “spot” ont partagé leur émotion sur les réseaux sociaux. La comparaison entre d’anciennes photos et aujourd’hui témoigne du déferlement de la nature : on n’aperçoit plus la plage, tandis que la plupart des cocotiers ont été emportés.

Parmi les riverains touchés par cette dégradation, on retrouve Nikita, alias Mama Nono, gérante d’un hébergement touristique qu’elle a baptisé Motu Nono House. “On s’est tous appelés entre voisins. On est situé juste en face : en 15 minutes en kayak, on est sur place. Il faisait partie du paysage avec une vue formidable. La population, des anciens aux plus jeunes, a toujours connu ce havre de paix. C’était, non c’est un endroit qui a vu grandir de nombreuses personnes”, nous a-t-elle confié, en nous montrant une photo aérienne, prise par ses soins mi-janvier.

“Ce matin, notre petit motu Nono est encore vivant, avec deux ou trois cocotiers. Il n’a pas totalement disparu. C’est vrai que la nature va rapporter du sable, mais il faudra apporter des germes de coco et replanter un minimum”, lance Mama Nono, comme sur sa page Facebook.

Heimoana Metua : “On ne peut pas rester indifférent”

Parmi les personnalités qui se sont exprimées sur le sujet, on retrouve la cheffe de la troupe Teva i Tai, Heimoana Metua, habituée à tenir ses répétitions pour le Heiva i Tahiti à Faratea, face au motu Nono. “Personnellement, c’était le motu où on aimait se retrouver en famille. On s’y est aussi réuni avec la troupe. C’était un endroit préservé où on aimait se retirer pour se déconnecter, et d’où on voyait toute la Presqu’île. C’était un peu notre fierté à nous, comme le BDS (banc de sable, ndlr) à Vairao ou le motu à Mataiea. Il a accueilli tellement de familles et de générations. Il était petit, mais il renferme à lui tout seul énormément de souvenirs. Il commençait à disparaître petit à petit, mais là, ça a été violent”, nous a-t-elle confié.

La chorégraphe a également relayé un appel à la mobilisation pour “aider le motu Nono à se reconstruire”, comme un cri du cœur. “Certains disent qu’il faut laisser la nature faire les choses, mais est-ce que ce n’est pas justement un appel à nous rassembler pour préserver notre patrimoine ? Jusqu’à présent, on a juste été des spectateurs, alors qu’on pourrait faire quelque chose d’utile tous ensemble… Quand on est proche de sa culture, on ne peut pas rester indifférent”, conclut Heimoana Metua, précisant que toutes les bonnes volontés seront les bienvenues, y compris au niveau des autorités locales.

Un recueillement et une opération de revégétalisation devraient être organisés lorsque les conditions météorologiques seront plus favorables.

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