A Singapour, Moetai Brotherson se penche sur la gestion de l’eau et des déchets de la cité-Etat

Moetai Brotherson a échangé avec le Dr. Maliki Osman, ministre auprès du Premier ministre, vice-ministre de l’Éducation et Vice-ministre des Affaires étrangères de Singapour. (Photo Présidence)
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Après une journée consacrée à l’hébergement hôtelier, dimanche 17 mars, Moetai Brotherson, “premier président de la Polynésie française à effectuer une visite officielle à Singapour” souligne le communiqué du Pays, a entamé la semaine par ses visites institutionnelles.

Deux rencontres gouvernementales étaient inscrites à son agenda du lundi 18 mars : Grace Fu Hai Yien, ministre du Développement durable et de l’Environnement, et Dr. Maliki Osman, ministre auprès du Premier ministre, vice-ministre de l’Éducation et Vice-ministre des Affaires étrangères de Singapour. Accompagné de Guillaume Colombani, conseiller technique au Tourisme, de Warren Dexter, conseiller technique à la fiscalité du ministre de l’Économie, de Mareva Lechat Kitalong, directrice du service de la Délégation aux Affaires internationales,européennes et du Pacifique (DAIEP), Moetai Brotherson a “bénéficié dans un premier temps d’une présentation sur la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie à Singapour”.

Il s’est rendu pour cela au ministère du Développement Durable et de l’Environnement en charge des Relations commerciales. Pendant près de deux heures, Grace Fu Hai Yien lui a exposé les différents dispositifs permettant à la cité-état de fournir de l’eau potable à ses 5 454 566 habitants. 70% plus petite que Tahiti, l’île de 726 km² ne dispose d’aucune source. Elle puise majoritairement son eau de son pays voisin, la Malaisie, de la collecte d’eau de pluie, de la désalinisation par le biais d’osmoseurs inversés et du recyclage de ses eaux grises (usées). Elle recourt à des systèmes technologiques ultramodernes inspirés du Japon et de la Corée du sud qui participent à lutter contre le gaspillage.

La ministre a également, “volontiers, partagé sur les questions de traitement des déchets, du tri sélectif et de l’énergie”. L’île n’offre pas suffisamment de foncier pour développer l’agriculture et l’industrie, en conséquence l’exportation compte pour une grande part dans la balance économique de l’île. Décarboner est donc devenu en quelques décennies l’action prioritaire du gouvernement. Cela se traduit par la construction de bâtiments écologiques et durables. Une urbanisation rendue possible dans la mesure où le gouvernement possède 80% du foncier. La stratégie vise donc également à valoriser la commercialisation des déchets recyclés pour tendre vers une gestion saine.

Après un échange protocolaire de présents , le chef de l’exécutif polynésien s’est rendu au ministère de
l’Éducation et des Affaires Étrangères. Sur place, il s’est entretenu pendant plus d’une heure avec le Dr. Mohamed Maliki Osman. Ensemble, ils ont évoqué la question de l’éducation et le modèle qu’a privilégié le gouvernement de Singapour : l’école publique. 80% de la jeunesse singapourienne est scolarisée dans des établissements scolaires publics. L’Éducation représente 20% du budget du pays. Il finance, forme et accompagne ses jeunes salariés de plus de 40 ans et ses fonctionnaires. “Une action qui permet de limiter le risque de fuite des cerveaux” estime le Pays.

Le ministre a “invité le président Moetai Brotherson à se rendre ultérieurement auprès de diverses agences gouvernementales, notamment le gouvernement de la Technology Agency, le Public Utilities Board, la Singapore Agency et le Singapore Tourism Board.

Moetai Brotherson a rencontré la société Deloitte Digital

(Photo : Présidence)

“La case digitale a été cochée en ce lundi 18 mars” se félicite la Présidence. Moetai Brotherson a participé à une réunion de travail sur la thématique du développement économique durable. Autour de la table, étaient présents les représentants de la société Deloitte Digital.

Pendant près de deux heures, Duleesha Kulaasooriya, le directeur général du Center for the Edge de Deloitte, Asie du Sud-Est, a décliné l’identité de la culture polynésienne sur la base d’un modèle économique digitalisé. Duleesha Kulaasooriya fait partie d’un institut mondial de recherche en gestion
explorant les limites du commerce et de la technologie. Au cours de la dernière décennie, ils ont “exploré la manière dont le monde évolue de manière très spectaculaire en raison de l’évolution constante des infrastructures numériques et de la libéralisation des politiques publiques, ainsi que ses implications pour les individus en tant qu’individus et institutions“.

Duleesha Kulaasooriya a effectué de nombreuses recherches, a écrit et “parlé de manière approfondie sur les écosystèmes dynamiques, les paysages commerciaux émergents, la redéfinition du rôle de l’entreprise et des individus sous la forme d’innovation institutionnelle, l’avenir du travail et la pertinence des “bords” tels que le mouvement Maker, le partage.”

Économie, technologie transformatrice et Burning Man, Duleesha Kulaasooriya est
titulaire d’un MBA de la Wharton School of Business de l’Université de Pennsylvanie, d’un
BS en ingénierie et d’un BA en économie du Swarthmore College, indique la Présidence.