Veille sanitaire : 32 cas de dengue type 2 avec “un cluster extensif à Rangiroa”

Le moustique Aedes polynesiensis (Photo ILM-J.MARIE)
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En Polynésie française, 32 cas de dengue ont été déclarés à Tahiti (16), à Moore’a (9) et à Rangiroa (6) du 27 novembre 2023 au 14 mars 2024, comme l’indiquent les dernières données épidémiologiques du bureau de veille sanitaire et de l’observation. Aucun nouveau cas importé n’a encore été signalé mais une hospitalisation d’une personne de 57 ans au Centre hospitalier du Taaone a été relevée, ce qui porte à un total de cinq hospitalisations actuelles liées au virus. 

Parmi les cas confirmés qui résident à Tahiti, quatre d’entre eux ont effectué un séjour à Rangiroa durant les mois de février et mars et étaient dans la zone du cluster actuel lié à une activité touristique. “Cela confirme l’existence d’un cluster extensif à Rangiroa“, précise le bureau de veille sanitaire et de l’observation dans son rapport. Parmi l’ensemble des cas, quatre ont moins de 20 ans. Sur l’ensemble des cas confirmés, seul le sérotype “dengue 2” a été identifié et des analyses montrent “une affinité à une souche circulante en Amérique centrale“.

Heureusement, la surveillance des syndrômes réalisée par le réseau de médecins sentinelles montre une diminution du nombre et de la proportion de consultations pour syndrome “dengue-like” par rapport à la semaine précédente. À Tahiti, Moorea et Rangiroa, la situation correspond à la phase d’alerte (niveau 2 du plan de lutte contre la dengue).

Leptospirose : six cas déclarés sur 72 prélèvements réalisés

En semaine 10 (du 4 mars au 10 mars 2024), “cinq cas de leptospirose ont été confirmés et un cas probable a été déclaré“, rapport les données du bureau de veille sanitaire de l’observation. Il y a quasiment trois fois moins de cas signalés par rapport à la semaine précédente. Parmi ces cas, trois sont résidents de Tahiti, deux de Tahaa. La résidence du dernier n’est pas déterminée.

Le pic de cas qui serait dû aux intempéries et aux inondations de mi-février est terminé. Depuis le début de l’année, 73 cas ont été déclarés. Parmi les 51 personnes investiguées, 94% déclarent la présence de rats au domicile ou sur le lieu de travail, 67% indiquent pratiquer activité des jardinage et/ou d’agriculture, 35% des activités d’élevage, 25% des baignades en eau douce et 11% des randonnées. Deux cas ont moins de 15 ans. 68 % des patients sont des hommes et l’âge moyen est de 44 ans ce qui correspond au profil habituel des personnes touchées.

La saison des pluies étant un facteur de risque majeur pour la leptospirose, il est recommandé de : porter des gants et des chaussures fermées/bottes lors des activités à risque (jardinage/fa’a’apu, agriculture, pêche en eau douce), d’éviter de se baigner en eau douce en saison des pluies, et surtout lorsqu’on est porteur de plaies, et de désinfecter les plaies rapidement après une exposition à risque. Il est également recommandé aux professionnels de santé de prescrire une RT-PCR d’emblée devant toute suspicion de leptospirose, suivie d’une antibiothérapie probabiliste (amoxicilline).