Justice – 18 mois de prison ferme pour le “tripoteur” schizophrène

L'homme de 36 ans a été condamné par le tribunal de Papeete, lundi 25 mars, à 18 mois de prison ferme. (Photo archives d'illustration YP/LDT)
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Robert, âgé de 36 ans, est convoqué devant le tribunal de Papeete, lundi 25 mars, en comparution immédiate après avoir agressé sexuellement une habitante de Papeete, le 28 janvier dernier. Le prévenu, costaud et les cheveux coupés court, est diagnostiqué bipolaire et schizophrène. Il a déjà été condamné en 2014 pour les mêmes raisons et affirme consommer “beaucoup de paka“. 

Les faits se déroulent aux alentours de 5 heures. Camille, comme à son habitude, sort pour promener son chien dans son quartier, vêtue d’un pare’u qu’elle noue autour de sa poitrine. Elle voit Robert dans les parages mais ne lui prête aucune attention. Tout à coup, celui qu’elle a aperçu dans le voisinage se retrouve derrière elle en train de lui “tripoter” les seins et les fesses, avant de “balader ses mains” sur tout le corps de la jeune femme. Robert emprisonne sa victime dans ses bras alors qu’elle essaye de se débattre à plusieurs reprises. À force, Robert perd patience. Il finit par plaquer Camille au sol. Il lui inflige alors deux coups de poing au niveau du visage et prend la fuite.

Robert est rattrapé plus tard par le neveu de la victime, qui lui demande de le suivre jusqu’au lieu de l’agression. Sur place, il est attendu par la gendarmerie, contactée par la victime, ainsi que la famille de Camille. Il est interpellé et placé en garde à vue. 

“J’ai eu des hallucinations”

À la barre, le prévenu explique qu’il ne connait pas le quartier. En fait, il y est pour “faire la charité“. “J’ai fumé un joint et j’ai eu des hallucinations“, justifie-t-il. Depuis 2016, Robert est sous tutelle de l’association Tutelger et parfois, il est hébergé au sein de familles d’accueil qui n’arrivent pas à canaliser ses “troubles du comportement“. L’un des représentants du groupe explique au tribunal que “ces échecs sont causés par Robert lui-même“. “Il a du mal avec le cadre. Il fugue et n’a pas l’autonomie suffisante pour prendre son traitement”, détaille-t-il.

Camille, quant à elle, n’est pas prête d’oublier ce mauvais épisode. La jeune femme présente des ecchymoses au niveau des genoux. Selon son expertise psychologique, elle “n’a pas de difficultés particulières“, en revanche, elle “se juge durement de n’avoir pas pu se défendre correctement“. 

“Coupable”

Pour le procureur, ce dossier est “relativement simple“, mais recommande toutefois “de suivre le cas de près“. L’avocate de Robert met en avant son “parcours troublé”. En effet, c’est un cas particulier puisqu’il est mentalement instable. Elle pointe également l’expertise psychiatrique de son client, qui selon elle, a été “mal gérée”. Finalement, le tribunal correctionnel de Papeete condamne Robert à 18 mois de prison ferme. Il devra, en conséquence, verser la somme de 20 000 F à sa victime. 

Les prénoms utilisés dans cet article sont des prénoms d’emprunt.