La Fédération du commerce espère un gouvernement “compréhensif” en 2023

Un élargissement de la liste des Produits de première nécessité (PPN) serait selon la FGC "une très mauvaise idée pour le commerce de détail et alimentaire". (Archives LDT)
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“On ne peut que subir…” Guy Loussan, de la Fédération générale du commerce (FGC), évoque pour La Dépêche les défis du secteur, qui représente 30% des emplois locaux, à l’aube de l’année 2023.

“Nous sommes face à une inflation importée, qui provoque chez nous une hausse des prix, notamment dans l’alimentaire” tient à rappeler le porte-parole des commerçants, qui évoque une hausse moyenne de 10% en 2022. “Le monde est instable et inflationniste. La crise Covid entraîne aussi  le retour d’une forte hausse de la demande, et certains profitent des effets d’aubaine, comme les compagnies maritimes” regrette Guy Loussan.

Il se dit conscient que bien des paramètres peuvent encore venir assombrir la situation : le dollar américain qui s’envole, la volatilité des prix de l’énergie, l’ouverture du marché chinois, la hausse des taux d’intérêt et bien sûr la guerre en Ukraine dont l’évolution peut considérablement impacter l’économie mondiale.

La FGC déclare souhaiter “travailler davantage avec le gouvernement”, quelqu’il soit puisque 2023 est synonyme d’élections territoriales. “Nous avons consenti des efforts avec le panier à prix bloqués” estime Guy Loussan qui redoute un  élargissement de la liste des Produits de première nécessité (PPN), “une très mauvaise idée pour le commerce de détail et alimentaire”, puisque le chiffre d’affaires de ces commerçants repose essentiellement sur les produits de base. Il en profite pour rappeler qu’en Nouvelle-Calédonie, la liste des PPN ne compte que 14 produits…

“Nous craignons des licenciements, surtout dans les petites structures” avertit le porte-parole de la Fédération. “Avec la hausse du salaire minimum, c’est de plus en plus difficile. Et il faut rajouter la hausse des charges, la hausse des coûts de l’énergie, les taxes…” La FGC redoute que certains commerçants ne puissent plus assurer de crédit à la consommation, pourtant essentiel et installé dans les habitudes polynésiennes.

La Fédération espère donc un gouvernement “compréhensif” en 2023, et entend bien remettre sur la table le dossier des paquets envoyés par la poste. “Nous demandons à ce que les produits importés en franchise postale soient au moins assujettis à la TVA” insiste Guy Loussan, “l’absence de taxation représente une renonciation fiscale incompréhensible de 3 milliards de francs par an”.

La FGC, qui a bien pris note des interventions financières de l’exécutif pour éviter notamment le dérapage des prix des carburants, s’interroge par ailleurs sur la dimension “provisoire” de la TVA sociale.

Bien que confrontée à des “forces et vents contraires”, la Fédération générale du commerce veut toutefois regarder 2023 avec un certain optimisme : “les chiffres des recettes du tourisme sont excellents, ça nous impact. Et puis le second semestre a enregistré beaucoup d’embauches, ça donne un peu d’air à la CPS qui en a besoin…”

Propos recueillis par Damien Grivois