Un marginal vole un scooter et supplie le tribunal de le renvoyer à Nuutania

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Enceinte de 7 mois, elle se fait tabasser par son concubin pour avoir voulu regarder ses SMS. (Photo : Jennifer Rofes)
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Roberto T, 43 ans, comparaissait pour la 24ème fois hier devant le tribunal de Papeete. Cette fois, il lui était reproché d’avoir commis un vol de scooter, de l’avoir dégradé et d’avoir refusé d’obtempérer à une sommation de s’arrêter, en mettant en danger la vie d’un des deux policiers qui tentait de l’interpeller. 

Les faits se sont produits dans la soirée du 4 janvier. Roberto, qui vit dans la rue depuis plusieurs années, décide de voler un scooter pour aller se balader. 

Quelques instants plus tard, alors que le larcin s’est déjà produit, deux policiers en moto constatent qu’un scooter roule à contre-sens. Ni une ni deux, les forces de l’ordre opèrent un demi-tour et prennent en chasse le deux-roues. Mais Roberto refuse de s’arrêter. L’un des deux policiers, qui tente de l’arrêter en se positionnant à sa hauteur, se fait alors tamponner à trois reprises par le scooter qui repart de plus belle. 

Déstabilisé, le motard arrive cependant à redresser son engin de justesse. Les policiers décident alors de le prendre en tenaille. Et c’est ainsi qu’arrivé à la hauteur d’une servitude, Roberto lâche le scooter et tente de s’enfuir à pied avant d’être interpellé. 

Hier face à la présidente du tribunal et au procureur, Roberto a pleinement reconnu les faits et a demandé à être condamné pour pouvoir “retourner à Nuutania”“J’assume pleinement ce que j’ai fait. Je veux être jugé tout de suite et aller à Nuutania parce qu’ici, madame, je suis vraiment dans la merde. A Nuutania c’est plus confortable pour moi, j’ai un toit et on me donne du travail.”

Roberto est un multirécidiviste, qui a passé une grande partie de sa vie à commettre des vols, aggravés, en réunion, et des actes de violence. L’une de ses condamnations l’a d’ailleurs envoyé durant 10 ans en prison. A sa sortie, en 2017, Roberto n’a plus aucun repère, il se met en marge de la société. Sa femme et son fils l’ont abandonné comme il dit. 

« Je suis resté trop longtemps en prison, alors ils sont partis. Ils m’ont abandonné, je ne sais pas où ils sont, depuis je vis dans la rue, c’est pourquoi je préfère retourner à Nuutania ». 

Face à cette misère humaine, le procureur a requis 24 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis probatoire pour une durée de deux ans. 

Roberto est finalement condamné à 18 mois de prison, dont 6 mois probatoires, et mandat de dépôt.