Dépistage du rhumatisme articulaire aigu au collège de Paea

Une simple sonde est posée sur le thorax et le médecin repère sur un écran les anomalies dues à la maladie.
Une simple sonde est posée sur le thorax et le médecin repère sur un écran les anomalies dues à la maladie. (Photo : DR)
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Ce lundi 30 janvier, les élèves du collège de Paea ont pu participer à l’Opération RAA lancée par le
Pays en 2019. Sur 4 jours, elle consiste au dépistage des collégiens afin de déterminer s’il y a eu
présence du streptocoque, la bactérie qui déclenche la maladie appelée rhumatisme articulaire aigu.

Les établissements scolaires offrent un cadre aux équipes médicales pour leur permettre de mener à
bien l’opération. Les parents des élèves ont d’abord reçu une demande d’autorisation avant de permettre à leurs enfants d’être dépistés à l’aide d’un récent procédé.

Auparavant, les dépistages étaient réalisés par auscultation au stéthoscope, l’écoute du souffle. Mais ce moyen n’était pas jugé assez précis. Depuis quelques années déjà, les dépistages font appel à l’échoscopie cardiaque. Une simple sonde est posée sur le thorax et le médecin repère sur un écran les anomalies dues à la maladie. Cette procédure simplifiée et indolore serait dix fois plus performante que l’auscultation au stéthoscope. Alors pas de panique, il n’est question d’aucune piqûre !

L’ambition du Pays est de réussir à couvrir toute la Polynésie française d’ici 2024. Depuis 2019, les équipes médicales ont réussi à dépister plus de 3 000 élèves. L’objectif pour 2023 est de 4 000 élèves en tout. Un programme d’apprentissage existe également afin de former 20 professionnels à l’échoscopie et permettre d’élargir le rayon de l’opération dans les archipels.

Manutea Garcia

Jean-Marc Ségalin, médecin responsable du centre de RAA à la direction de la Santé

Repérer la maladie plus tôt et l’empêcher de progresser

Jean-Marc Ségalin (Photo : MG)

Jean-Marc Ségalin rappelle que, tout comme en Afrique et en Asie, la Polynésie française est
encore atteinte par le rhumatisme articulaire aigu (RAA). Au total, il y a une prévalence de 4 à 5 % sur le territoire, ce qui justifie l’organisation d’une telle opération.
Il rappelle également que le RAA est une maladie difficile à détecter hors dépistage par échoscopie. Les symptômes peuvent ressembler à beaucoup d’autres maladies, la Covid-19 n’ayant pas aidé à la détection. De la fièvre, des maux de gorge, parfois des liaisons cutanées, autant de symptômes typiques de plusieurs maladies.
“Nous sommes ici pour rassurer les parents” confie le médecin. “Le but de ce dépistage est de justement pouvoir repérer la maladie plus tôt et ainsi l’empêcher de progresser. Quand il y a doute sur un résultat, on appelle immédiatement les parents pour ensuite passer à des tests plus précis et déterminer l’avancée exact de la maladie. Environ 10 % des enfants sont rappelés.”
Selon le médecin, il est important d’amorcer la démarche le plus tôt possible. “Le pic le plus important pour les nouveaux cas se situe entre 5 et 14 ans. Il ne faut pas laisser la maladie durer, migrer ni même rechuter” explique Jean-Marc Ségalin. “Un traitement existe pour cela et il est efficace dans la protection et parfois la régression des liaisons.”
Selon le médecin, on retrouve souvent des antécédents familiaux liés au RAA. En effet, la bactérie peut s’attraper par voie aérienne. Un éternuement et elle peut se retrouver dans l’organisme. C’est pourquoi les grandes familles y sont plus exposées. Les échanges s’y font plus facilement. Jean-Marc Ségalin conseille d’ailleurs d’aller consulter un médecin au sujet du RAA dans les familles où il y a des antécédents liés à l’infection, dès l’apparition de symptômes. L’environnement familial est important mais d’autres facteurs peuvent s’y ajouter comme le climat ou encore la capacité à aller consulter.