SURF – Les transgenres admis aux compétitions féminines internationales

La World Surf League compte désormais accepter les personnes transgenres aux compétitions féminines, sous certaines conditions. (Photo : WSL)
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La question de l’identité de genre appelle une nouvelle fois ses partisans et ses détracteurs à la réflexion. Tous passionnés, tous dans le vrai, pensent-ils ardemment, ils stérilisent pourtant les débats bien plus souvent qu’ils ne les élèvent. Heureusement, certaines instances internationales ont l’audace de peser dans certaines conversations éthiques afin de faire évoluer les représentations collectives. Cette semaine, la World Surf League (WSL) et l’International Surfing Association (ISA) ont décidé de permettre aux transgenres de concourir dans les catégories féminines, lors des compétitions internationales officielles. 

Pour rappel, les personnes transgenres ne se reconnaissent pas dans le système binaire homme/femme assigné à la naissance, et préfèrent une autre expression de genre. Certaines personnes ont un genre tiers, d’autres ne s’identifient à aucun genre ou à l’inverse à plusieurs. Une démarche qui nécessite bien souvent une aide médicale afin d’obtenir des changements physiques concrets. Des arguments qui trouvent difficilement grâce aux yeux des différentes sphères sportives.

Peut-on vraiment réguler les aptitudes physiques d’une personne par un simple contrôle hormonal ?  Sur quels critères peut-on juger qu’un corps possède désormais les aptitudes d’un homme ou ceux d’une femme ? Autant de questions délicates auxquelles certaines autorités sportives devront répondre afin de légitimer leur choix de faire concourir les personnes transgenres avec les femmes.

Pour l’heure, la WSL et l’ISA affirment travailler dans l’intérêt de l’équité et de la justice, et insistent sur l’aspect encore expérimental de cette décision. Pour l’instant, une personne transgenre, désireuse de participer aux compétitions de surf féminines, devra justifier d’un passeport ou d’une pièce d’identité nationale la reconnaissant comme “femme”, “autre” ou “X”, ainsi qu’un test validé par une commission médicale de l’ISA démontrant un taux de testostérone inférieur à 5 nmol/L (nano-mole par litre) durant 12 mois. Des mesures qui sont susceptibles d’évoluer durant les mois et années à venir, en fonction des différentes recherches, informations et retours qui seront mis à disposition.

Chez les surfeurs internationaux (hommes et femmes), les réactions sont pour le moment timides. Seule la surfeuse Bethany Hamilton s’est aventurée à s’exposer sur le sujet sur les réseaux sociaux : “Aujourd’hui, les surfeuses n’osent pas prendre la parole de peur d’être exclues ou d’être accusées à tort de “transphobie”. (…) Ce qu’il faudrait, c’est créer une division à part où chaque personne transgenre pourra exprimer son talent pleinement et de façon équitable.” Une prise de position qui fait beaucoup parler depuis deux jours, mais qui semble tout de même être soutenue par une majorité des surfeurs et surfeuses professionnels.