Jiu jitsu brésilien – La championne du monde 2007 partage son savoir au Fenua

Laurence Cousin Fouillat, championne du monde 2007, spécialiste de la "garde fermée" expliquant les détails qui font la différence dans un combat. (Photo : Wendy Cowan)
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Si le jiu jitsu brésilien possède de nombreux adeptes au Fenua, il est hélas très rare de voir passer de grosses pointures de la discipline sur nos tatamis. Une véritable anomalie quand on connait l’engouement des athlètes polynésiens pour ce sport. C’est pourquoi la venue exceptionnelle de la championne du monde 2007, Laurence Cousin Fouillat, est un grand bol d’air frais sur la scène locale. 

Ceinture noire de jiu jitsu brésilien depuis 2005, elle devient par la même occasion la première Européenne à accéder à ce statut, et la septième non brésilienne à être promue dans l’histoire de la discipline. En 2007, elle décroche le graal et devient la première Européenne championne du monde ceinture noire de jiu jitsu brésilien.

Actuellement au fenua à la demande de la FPLAJDA (Fédération polynésienne de lutte, arts martiaux mixtes, jiu jitsu brésilien et disciplines associées), afin de faire passer les examens des brevets professionnels polynésiens d’éducateur sportif (BPPES), la championne en a profité pour aller à la rencontre des pratiquants polynésiens ce samedi matin 18 février, au dojo du club Ora Jiu Jitsu à Taunoa, dans le cadre d’un séminaire. 

Au programme, deux heures de jiu jitsu brésilien adaptées à tous les niveaux. “Garde fermée”, “renversement”, “clé de poignet”, “Omoplata” et “Kimura” ont rythmé le séminaire. Une technique au service de l’efficacité, et un souci du détail qui n’ont pas laissé indifférents nos locaux. 

Tearii Helme, coach à Ora Jiu Jitsu, applique à la lettre les précieux conseils de Laurence. (Photo : Wendy Cowan)

“Pour ma part le séminaire a été très utile et m’a bien servi” confiait Tearii Helme, coach au club Ora Jiu Jitsu et ceinture noire également de la discipline. “On a vu pas mal de petits détails sur des techniques qu’on ne pratique pas forcément. On a chacun un jeu que l’on peaufine au fil du temps, mais de voir certains détails sur d’autres techniques permet aussi de se les approprier et d’élargir justement son jeu de départ. Il y a une vraie philosophie dans certains aspects de la technique qui peut être retranscrite dans d’autres compartiments du combat…c’est très intéressant.

Un plaisir partagé pour Laurence, qui se disait “heureuse de pouvoir partager mes connaissances. J’aime enseigner. Transmettre me permet de progresser en tant que professeur. Et puis c’est toujours sympa de rencontrer plein de gens, de croiser d’autres pratiques sur le tatami. Et puis ici j’ai la chance d’être loin mais de pouvoir parler français, ça facilite beaucoup les choses.” 

Outre l’aspect purement technique, c’est également le jiu jitsu brésilien féminin qui était mis en avant au travers de ce séminaire. Souvent trop peu considérées dans les sports de combat par le passé, les femmes ont enfin trouvé toute leur place dans le jiu jitsu brésilien. Un message soutenu par Laurence : “Le jiu jitsu brésilien féminin se développe de plus en plus à l’international et c’est une bonne chose. Le niveau monte, et il n’a jamais été aussi haut qu’aujourd’hui d’ailleurs. C’est important de voir des femmes dans les clubs : ça montre que le club est sain. En venant à la rencontre des gens j’espère insuffler aussi cela et faire partie de ce développement.

La championne du monde 2007 insistait également sur les origines même de ce sport qui ne peut être que bénéfique pour la femme : “Il y a une grosse partie self-défense qui nous ramène à la philosophie d’origine de cet art martial où la technique prime sur la force. Nous, les femmes, avons des gabarits plus petits que ceux des hommes, c’est un fait. Le jiu jitsu brésilien permet d’appréhender et de pallier cette différence par la technique.”

La communauté locale de jiu jitsu brésilien est venue en nombre pour profiter de l’expertise de Laurence Cousin Fouillat.
(Photo : Wendy Cowan)