New tech – Vive l’open-source !

L’un des avantages du logiciel open-source, c’est que n’importe qui peut y contribuer.
L’un des avantages du logiciel open-source, c’est que n’importe qui peut y contribuer. (Photo Shutterstock)
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Pour faire suite à l’article de la semaine dernière sur la programmation, nous allons parler cette semaine de l’open-source. Nous en avions discuté brièvement, un programmeur va écrire du “code source” (la recette de cuisine) au sein d’un IDE (integrated development environment, le four magique) pour produire au final une application (le plat final).

Tant qu’on a le code source, on peut le modifier et utiliser l’IDE pour générer une nouvelle version de l’application. Mais sans ce code source, tout se complique. C’est le raisonnement derrière l’open-source : fournir l’application mais également le code source de l’application afin que l’utilisateur ne soit pas bloqué s’il souhaite modifier (ou faire modifier) le logiciel en question.

L’un des avantages du logiciel open-source, c’est que n’importe qui peut y contribuer. Vous avez normalement déjà entendu parler de Linux, le système d’exploitation. Le fait qu’il soit open-source permet à n’importe qui de le récupérer et de le modifier … et c’est ainsi qu’est né Android.

On associe souvent l’open-source à la gratuité : Linux (équivalent de Windows et de macOS), GIPM (équivalent de Photoshop), LibreOffice (équivalent de la suite bureautique Microsoft Office) sont autant d’alternatives gratuites à des logiciels propriétaires et payants. Mais cette gratuité n’est pas le seul avantage de l’open-source.

“Le code fait loi…”

En janvier 2000, un juriste de Harvard a publié un texte important pour le numérique : “Code is Law” [1]. Dans cet écrit, Lawrence Lessig explique comment le code devient de fait la loi du “cyberespace”. En tant qu’utilisateur, ce que vous pouvez faire, ou pas, est défini par le code, et donc par le programmeur qui a écrit ce code.

Il est donc important de pouvoir lire ce code afin de vérifier qu’il n’y a pas d’entourloupes. Dit comme ça, ça semble très théorique. Mais d’après vous, comment sont calculées vos fiches de salaire ? Ou votre pension de retraite ? Tout cela se fait par ordinateur. Et un bug à ce niveau peut avoir des conséquences désastreuses.

Le 10 mars 2016, le Tribunal Administratif de Paris a donné raison à un étudiant en économie qui demandait aux Finances Publiques de lui fournir le code source de calcul de l’impôt. L’administration avait fait la sourde oreille alors même que la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) avait donné un avis favorable à cette demande.

Ce jugement faisant jurisprudence, hors documents “sensibles”, un citoyen peut donc demander à une autorité administrative le code source d’un logiciel qu’elle utilise. Il y a même une initiative [2] menée par la “Free Software Foundation Europe” pour que la législation requiert que les logiciels financés par l’impôt pour les administrations soient disponible en open-source.

Il n’est évidemment pas question de faire de chacun d’entre nous des spécialistes du code. Juste de prendre conscience que lorsque la loi est transformée en code (le calcul de l’impôt par exemple), il peut y avoir des bugs, et l’on doit rester vigilant.

Sauf si l’on aime payer plus d’impôts que nécessaire 😉

Pita

[1] : https://www.harvardmagazine.com/2000/01/code-is-law-html
[2] : https://publiccode.eu/fr/