Ce lundi 20 mars, 12 heures, était la date butoir pour le dépôt des listes pour la course aux territoriales 2023. Au total, sept listes ont été enregistrées avec comme ordre d’inscription : Heiura Les Verts, Tapura Huiraatira, Hau Maohi, A Here ia Porinetia, Ia Ora te Nunaa, Tavini Huiraatira et Amuitahiraa o te Nunaa Maohi. A 27 jours du 1er tour des territoriales 2023, petit retour en arrière et sur ce qu’il s’est passé aux territoriales de 2018.
Il y a cinq ans, les 22 avril et 6 mai 2018, les Polynésiens étaient appelés aux urnes pour élire leurs représentants à l’assemblée et par conséquent leur Peretiteni. En plus de nouveaux partis, comme le Te Ora Api O Porinetia de Marcel Tuihani ou encore le E Reo Manahune de Tauhiti Nena, on retrouvait les habituelles “têtes d’affiche” : le Tahoeraa huiraatira avec comme chef de file Geffry Salmon (Gaston Flosse étant inéligible, inéligibilité confirmée par la Cour de Cassation le 22 mars 2018); le Tavini huiraatira avec comme tête de file Oscar Temaru et enfin le Tapura huiraatira avec le président sortant en tête de file, Edouard Fritch.
La consolidation de l’économie pour le Tapura, le maintien de l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour le Tahoeraa ou encore la demande d’un référendum d’autodétermination sur le statut du territoire pour le Tavini, sont les axes de campagne des principaux partis en cette année 2018. Des points que l’on retrouve une fois de plus dans les programmes de la campagne 2023.
Alors que les élections locales connaissent généralement un plus grand engouement que les élections nationales, cette année-là, le 1er tour connaît une baisse de six points de participation par rapport aux territoriales de 2013 et le second tour une baisse de six points également comparé à la même année.
C’est le Tapura huiraatira qui sort grand vainqueur de ces élections en obtenant 49,18 % des suffrages au 2nd tour, soit 38 sièges à l’Assemblée de la Polynésie française (APF). Le Tahoeraa huiraatira obtient 11 sièges avec 27,7 % des suffrages exprimés et le Tavini huiraatira 8 sièges avec 23,12 % des suffrages exprimés.
Le 18 mai 2018, Edouard Fritch est élu, par l’Assemblée de Polynésie française, président du Pays.
Les élections territoriales, comment ça marche ?
Les élections territoriales permettent de voter pour les 57 représentants à l’Assemblée de Polynésie française. C’est cette même Assemblée, qui, après élections, élira le président du Pays.
Le mode de scrutin est un scrutin proportionnel plurinominal de listes à deux tours, avec prime majoritaire.
La Polynésie est composée de 8 sections et chaque section a un nombre prédéfini de sièges à pourvoir à l’Assemblée. Par exemple 13 sièges sont à pourvoir pour la 1ère section des îles du Vent ( Arue, Moorea-Maiao, Papeete, Pirae) ou encore 3 sièges pour les Australes.
Chaque parti présente alors 73 candidats répartis sur ces 8 sections avec une alternance homme/femme sur chacune des listes.
Au premier tour, la liste ayant recueilli la majorité absolue des voix dans sa section se voit attribuer la prime majoritaire, puis les sièges restants sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes ayant franchi le seuil électoral de de 5% des voix selon la méthode de la plus forte moyenne, la première liste comprise. Si aucune liste n’obtient plus de 50 % des suffrages exprimés, il est procédé à un second tour entre toutes les listes ayant recueilli plus de 12,5 % des voix, celles ayant recueilli entre 5 % et 12,5 % pouvant fusionner avec les listes qui se sont maintenues.
La liste arrivée en tête obtient alors la prime majoritaire, et les sièges restants sont répartis à la proportionnelle selon les mêmes conditions.
