L’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics “à un niveau record”

Le secteur de la construction de bâtiments est le plus dynamique.
Le secteur de la construction de bâtiments reste dynamique. (Photo DG)
Temps de lecture : 4 min.

Selon l’Institut de la statistique qui analyse les chiffres du premier semestre 2022, avec 4 994 effectifs en équivalent temps plein (ETP), il faut remonter à 2009 pour observer des effectifs supérieurs.

Au premier semestre 2022, l’activité du secteur du Bâtiment et Travaux publics (BTP) progresse par rapport à l’année précédente sur fond d’inflation qui concerne la quasi-totalité des intrants de la construction, selon un point de conjoncture publié ce 30 mars par l’Institut de la statistique. Le chiffre d’affaires est en hausse de 0,3 %, “porté par le segment du génie civil qui masque le retrait des autres segments”.

Le nombre de salariés dans la construction continue d’augmenter pour s’établir à 5 675, soit le plus haut niveau observé depuis 2009. De fait, le volume d’heures travaillées est en hausse de 5,5 % et dépasse le seuil des 5 millions d’heures. “Avec 4 994 effectifs en équivalent temps plein (ETP) sur les six premiers mois de l’année, il faut remonter à 2009 pour observer des effectifs supérieurs” indique l’Institut.

La hausse rapide (+ 6 %) des effectifs en ETP “montre un dynamisme de l’emploi avec une diminution du recours au temps partiel dans le secteur sur la première moitié de l’année”. Le secteur de la construction de bâtiments est le plus dynamique (+ 8 % ETP) et celui des travaux de construction spécialisés est celui qui embauche le plus (+ 260 ETP).

Les entreprises du BTP sont plus nombreuses qu’en juin 2021

En juin 2022, le secteur du BTP rassemble 4 427 entreprises, soit une hausse de 4,9 % et 207 entreprises de plus qu’en juin 2021. Les entreprises du BTP représentent 13 % du nombre total des entreprises inscrites au répertoire territorial des entreprises (RTE) dans le champ ICS.

La majorité des entreprises du BTP sont des micro-entreprises (97 %), dont l’activité se situe essentiellement dans les travaux de construction spécialisés. Sur un an, les entreprises de travaux de construction spécialisés sont 180 de plus à être inscrites au RTE. Ce secteur représente 78 % des entreprises de la construction et explique 43 % du chiffre d’affaires global du secteur du BTP.

Le génie civil et de la promotion immobilière totalisent chacun quatre entreprises supplémentaires par rapport à l’année précédente. Si la promotion immobilière (69 entreprises) représente moins d’un 1 % du chiffre d’affaires total du BTP, le génie civil avec trois entreprises de moins, réalise 29 % du chiffre d’affaires, soit 1 % de plus que la construction de bâtiments qui regroupe 800 entreprises.

Hausse de la rémunération horaire

La masse salariale augmente de 6 % au premier semestre 2022 (+ 430 millions de francs) pour atteindre 7,3 milliards, soit le montant le plus élevé jamais enregistré. La progression de la masse salariale s’explique par la hausse conjuguée du nombre d’heures travaillées (+ 12 %) et de la rémunération horaire (+ 1 %).

L’augmentation du salaire moyen concerne l’ensemble des activités du BTP, notamment la promotion immobilière (+ 9 %) et la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels (+ 2 %). Néanmoins, le salaire moyen au premier semestre 2022 (246 294 F) reste inférieur au niveau de 2019 (- 5 235 F).

Les créations d’entreprises moins nombreuses

En juin 2022, 207 entreprises du BTP ont été créées sur an. Elles étaient deux fois plus nombreuses en juin 2021. Le nombre d’entreprises radiées du RTE (175) est aussi divisé par deux sur un an à la fin du premier semestre.

Ces fermetures concernent unique ment des petites entreprises qui embauchaient moins de quatre personnes. Le chiffre d’affaires de la construction reste stable sur le premier semestre, malgré la hausse des prix. Après cinq années consécutives de hausse, le chiffre d’affaires des entreprises de la construction est stable (+ 0,3 %) par rapport au premier semestre 2021, soit 86 millions de francs de plus sur un an. Ce chiffre d’affaires représente 6 % du chiffre d’affaires global réalisé au sein du champ ICS, contre 7 % l’année précédente, précise l’Institut.

L’index du BTP est en hausse de 9,7 % en moyenne sur le premier semestre 2022 traduisant un recul de l’activité en volume sur un an. Dans le détail, le chiffre d’affaires des segments de la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels, et celui des travaux de construction spécialisés contribuent négativement pour 1,9 point et 2,9 points au résultat du semestre. En valeur relative, la plus forte baisse de chiffre d’affaires est attribuée à la promotion immobilière (- 50 %).

À l’inverse, le génie civil contribue pour 2,3 points, porté par le segment de la construction de routes et auto routes dont le chiffre d’affaires est supérieur d’un quart comparé à l’année précédente, malgré une baisse de moitié des mandatements du Pays dans le secteur de la construction.

Des valeurs d’intrants de la construction importés en forte hausse

Au premier semestre 2022, les importations de matériaux de construction reculent de 20 % en volume et augmentent de 25 % en valeur (+ 4,9 milliards de francs).
La baisse des importations des intrants du BTP en volume s’explique par le rééquilibrage des stocks de ciment qui retrouvent leur niveau de 2019, après avoir été massivement importé l’année précédente pour répondre aux problèmes d’approvisionnement à l’international.

Le ciment contribue négativement pour 20,9 points au résultat du semestre en volume. Ainsi, hors ciment, les intrants de la construction sont en hausse de 2 %. Les importations de revêtements de sol contribuent pour 1,8 point à cette hausse. À l’inverse, les importations de fer et de bois (respectivement 12 % et 13 % des importations totales du BTP) sont en baisse et contribuent négativement pour 2,1 points et 1,1 point à la contraction en volume.

La valeur des produits importés au cours du premier semestre 2022 rapporté au volume est supérieure de quasiment 60 % comparé au niveau de l’année précédente. Ainsi, le prix à l’importation du ciment, qui représente 40 % du volume total des importations du BTP, augmente à l’instar du bois de 36 %. Pour le fer, le prix à l’importation est quasiment supérieur de 50 %. L’inflation concerne tous les autres intrants à l’exception des matériaux minéraux et des produits chimiques solides.