“Jubilé Gabilou 60 ans” : le crooner tahitien en six moments clés

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À l’occasion de son concert-jubilé pour ses soixante ans de carrière artistique, Gabilou a sélectionné, pour La Dépêche de Tahiti, six moments clés de celle-ci. L’événement a lieu jeudi 6 avril 2023, au grand théâtre de la Maison de la culture.

6 juin 1963 : les débuts de Gabilou

“C’était un vendredi. Je m’en souviens parfaitement, je venais de réussir mon brevet à l’école des Frères de Ploërmel. Nous étions une bande de copains assis au bord de la piscine de l’hôtel Matavai et il y avait un orchestre dans un autre coin. C’est Robert Raoul, un de mes amis, avec qui j’avais déjà chanté en bringue et avec qui j’avais fait des radio-crochets à l’école, qui m’a demandé d’aller chanter avec l’orchestre des frères Vernaudon, Les Savates jaunes. Le soir même, j’obtiens mon premier contrat. On me propose 60 F de l’heure. J’étais timide à l’époque. Je ne voulais pas me tourner vers le public pour chanter, je regardais l’orchestre. J’avais honte.

1968 : ses premiers tubes

Alors qu’il intègre les légendaires Barefoot Boys, Gabilou connaît ses premiers tubes avec “Vaihiria”, “Petite Île sacrée” et “Bain de soleil”. “C’est mémorable parce que ces chansons plaisent toujours aujourd’hui. À l’époque, il n’y avait qu’une radio, RFO, sur lesquelles elles passaient. C’est Yves Roche, auteur-compositeur et producteur qui allait démarcher la radio et moi, je suivais.”

1973 : début d’une carrière en France

“En chantant à l’hôtel Tahara’a, Paulette Viénot me remarque et fait en sorte que je puisse partir à l’étranger et en France, notamment. Un grand souvenir de cette époque-là, c’est quand j’ai chanté avec Cloclo (Claude François, NDLR) à Paris. Ça, c’était formidable. J’ai fait une standing ovation avec sa chanson “My Way”.
Il y a aussi le podium Europe 1 qui tournait dans toute la France, en 1974. Le souvenir que j’ai, c’est le grand show que nous avons donné à Saint-Nazaire. Il y avait 50 000 spectateurs qui hurlaient quand je chantais “My Way” avec le contre-ut à la fin, alors que je n’étais pas connu à ce moment-là. C’était merveilleux.”

4 avril 1981 : la participation à l’Eurovision pour la France

“C’est mon plus grand événement devant 600 000 téléspectateurs. Après un long processus de sélection, je représente la France au concours de l’Eurovision à Dublin, avec “Humanahum”, composé par Jean-Paul Cara.” Gabilou termine troisième, alors qu’il est malade.

1995 : perte de sa voix

C’est une date malheureuse inoubliable. C’est un homme qui faisait du shiatsu à Honolulu. Il m’a planté ses doigts dans la gorge et m’a fait mal. Après, je parlais avec une toute petite voix. Une heure plus tard, j’avais récupéré l’aigu et la basse. Je n’avais toujours pas le médium. C’est en France que j’ai retrouvé mon médium grâce à une toute petite bonne femme qui m’a fait faire des exercices. Pendant un an à mon retour à Tahiti, j’ai pratiqué ces exercices pour muscler ma corde vocale droite. Il y a un mois, mon orthophoniste m’a dit que ma corde vocale gauche recommençait à bouger. Alléluia.

22 août 2000 : premier gala à To’ata

“Il fallait voir plus grand, tenter sa chance. J’avais fait plein de concerts à 800 places, à la Maison de la culture, qui s’appelait encore l’Otac. To’ata, c’était la suite logique. Mais c’était un autre challenge. To’ata, c’est 6 000 places à remplir. Dès le premier gala, c’était plein. C’est aussi l’époque où je sors la chanson « Fakateretere » qui a fait un tabac et le plus grand parcours dans le monde. L’album sur lequel se trouve cette chanson a été vendu à 40 000 exemplaires.”
Ce gala sera le premier de treize autres. En juin 2003, Gabilou fête ses quarante ans de carrière musicale avec un concert Barefoot Boys, du nom du groupe qu’il a rejoint à 23 ans. Près de 6 000 spectateurs l’acclament, comme à chaque gala. Esther Tefana est sur scène avec Gabilou. “Deux mille personnes étaient dehors assis à m’écouter.”
Et le 8 août 2014, c’est “Gabilou The Last One à To’ata”.

Propos recueillis par T.I.

Informations pratiques

Concert “Jubilé Gabilou 60 ans”, jeudi 6 avril 2023, au grand théâtre de la Maison de la culture, à partir de 19 h 30. Avec des musiciens du Conservatoire artistique (violon et saxo), ses musiciens et trois choristes. Spectacle avec les danseuses de Moeata.

Tarifs : 10 000 F (VIP avec punch d’accueil préparé par Gabilou dont il garde secrète la recette), 6 000 F. Ce concert sera aussi en accès payant sur une plateforme de streaming pour les spectateurs qui ne pourront pas se déplacer.

Réservation : 89.78.69.67 ou 89.78.10.17