Ivre au volant après une journée de pétanque, il percute un cycliste

À l'audience, on n'aborde pas le sujet des boules "Obut", mais celui des obus de bière... (Photo : Shuttersto
À l'audience, on n'aborde pas le sujet des boules "Obut", mais celui des obus de bière... (Photo : Shutterstock)
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Le 15 mai 2022 sur l’île de Moorea, un bouliste enchaîne les parties et les obus. À l’audience, on n’aborde pas le sujet des boules “Obut”, mais celui des obus. Le taux d’alcool du prévenu correspond à ses aveux. Il en a bu douze, contrôlé à 1,76 gramme d’alcool dans le sang après l’accident.

“A deux grammes c’est le coma éthylique” dit le juge. Il prend pourtant le volant, c’est déjà la nuit noire et à 19h30 sans raison apparente, il fait une embardée sur le côté gauche de la route et percute frontalement et violemment un cycliste, sans phare, mais sur sa voie.

Un nouveau triste exemple des dégâts de l’alcool sur les routes polynésiennes. La victime est présente, mais ne vient pas à la barre. On l’aurait vu boiter, sous-entend son avocate. Le choc lui a laissé de graves séquelles. Il faut dire que le bilan est lourd avec une vertèbre et une main cassées, une épaule luxée, une grave fracture ouverte du fémur. Il reste trois mois à l’hôpital avant une longue rééducation au centre Te Tiare.

“Tu aurais pu le tuer” dit le juge à l’homme aux 50 ans passées qui reste quasi muet à la barre, acquiesçant de la tête. Condamné à six mois de prison avec sursis et 6 mois de suspension de permis, c’est surtout l’audience sur intérêts civils, fixée en septembre, qui risque de coûter cher au bouliste.

Il doit déjà rembourser le vélo, 80 000F et verser 400 000F de provision à la victime pour ses soins médicaux. “Le compteur de la CPS est déjà à huit millions de francs” lance le juge.

Compte-rendu d’audience Y.P