“La Vague” emporte 200 élèves dans le tourbillon de l’autocratie

Deux classes de 3e du collège Tinomana-Ebb de Teva i Uta se sont rendues au Petit théâtre de la Maison de la culture pour assister au spectacle “La Vague”. (Photo : T.I)
Temps de lecture : 3 min.

Retour en classe. Avant les représentations pour le public dont la première commence ce vendredi 5 mai, à 19h30, environ 200 élèves de quatre établissements scolaires ont pu assister à La Vague, spectacle joué, à la Maison de la culture, par les 12 comédiens du collectif DMT-12, ce vendredi matin.

Avant la représentation, Tehanihau, 14 ans, au collège Tinomana-Ebb de Teva i Uta, ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. ”C’est la première fois que je vais au théâtre. Je verrai bien.” Son professeur d’histoire-géographie a décidé d’emmener deux classes de troisième parce que le sujet du spectacle “est en lien avec leur programme et notamment la montée du totalitarisme en Allemagne avec le nazisme et en Russie avec le stalinisme”.

Deux cents élèves de quatre établissements scolaires ont assisté à la première représentation de La Vague, vendredi 5 mai, au matin, avant les huit dates pour le grand public.
(Photo : T.I.)

Ce spectacle, librement adapté d’une histoire vraie qui a aussi donné lieu à un livre et un film, raconte comment un professeur d’histoire, en Californie, met en place dans sa classe un jeu de rôle qui va entraîner ses élèves à se fédérer en groupe autocratique, excluant ceux qui ne se soumettent pas à leurs règles. Voulant leur faire comprendre comment naît une dictature et comment fonctionne le conditionnement de masse, le professeur va petit à petit se faire dépasser par ce groupe dénommé “La Vague”.

Sur scène, douze jeunes comédiens du collectif DMT-12, reconnus pour la justesse de leur jeu et leur talent, multiplient l’expression artistique mêlant danse, rap, chant et théâtre.
(Photo : T.I.)

Ainsi, les lycéens de La Mennais et de Taiarapu Nui et les collégiens de Paopao et Tinomana-Ebb, avant d’entrer dans le Petit théâtre, ont été accueillis par Charles, comédien jouant le rôle d’un délégué de classe. “Bienvenue en cours d’autocratie”, leur lance-t-il. Une volonté du metteur en scène, Alexandre Auvergne, également comédien afin que les spectateurs s’imaginent immédiatement au cœur d’une salle de classe et de l’expérimentation.

“C’était incroyable”

Certains comédiens se mêlent aux élèves alors qu’ils prennent place dans le théâtre, d’autres s’assoient dans le public, discutent avec eux et tous (spectateurs et comédiens) attendent leur professeur. La frontière entre la scène et les rangs du public est abolie, nous sommes tous dans cette salle de classe. Quand le professeur arrive, il invite les élèves à sortir leurs téléphones portables “pour suivre les cours sur les comptes Instagram et Facebook du collectif”. Hésitation dans les rangs. Il demande ensuite à certains de changer de place afin de casser les ententes. “J’adore”, murmure une élève. Le professeur impose de nouvelles règles : on doit se lever avant de prendre la parole, on doit l’appeler différemment, il fait porter une chemise blanche aux membres de la classe, qui choisissent un nom pour leur groupe.

À la sortie de la représentation, les élèves du lycée Taiarapu Nui de Taravao en CAP réparation entretien des embarcations de plaisance ont posé avec des comédiens, à peine plus âgés qu’eux.
(Photo : T.I.)

Petit à petit, les douze jeunes comédiens, reconnus pour la justesse de leur jeu et leur talent, emportent les spectateurs dans leur expérimentation multipliant l’expression artistique mêlant danse, rap, chant et théâtre. Le public réagit et chuchote quand le professeur va trop loin dans ses demandes. 

Le final en apothéose finit de conquérir les élèves. “C’était incroyable”, “je vais revenir avec mes parents”, “au début, c’est très drôle, puis c’est de plus en plus noir jusqu’à en devenir malsain“ , “la pièce est puissante, les comédiens nous ont maintenus et emportés avec eux”, “j’ai pleuré, c’était génial, merci”, confieront quelques-uns d’entre eux à la sortie de la salle de classe, en fin du théâtre.

Pour récupérer un peu de la tension du spectacle, les comédiens poseront avec les élèves. Une photo de classe en souvenir, en somme.

T.I.

Informations pratiques

La Vague d’Alexandre Auvergne

Avec Ike Zacongo-Joseph, Anna Stanic, Basile Sommermeyer, Thomas Sagot, Alexis Ruotolo, Eloïse Pochon, Fabien Chapeira, Ryad Ferrad, Noé Hermelin, Laurela Delle Side, Prune Bonan et Alexandre Auvergne.

  • Représentations : vendredi 5 et samedi 6 mai, à 19 h 30, dimanche 7 mai, à 17 heures, vendredi 12 et samedi 13 mai, à 19 h 30, dimanche 14 mai, à 17 heures, jeudi 18 et vendredi 19 mai, à 19 h 30. Durée : une heure et demie. À partir de 11 ans. Au Petit théâtre.
  • Tarifs : 2 500 F (moins de 12 ans), 3 000 F (moins de 18 ans et étudiant), 4 500 F (adulte), 12 000 F (pass deux adultes, deux enfants uniquement pour les représentations du 5, 6 et 7 mai).
  • Billetterie : www.pacific-ticket.pf, magasins Carrefour et Radio 1, à Fare Ute.
  • Renseignements : www.cameleon.pf et 87.31.40.40.