Les CJA exposent à l’Assemblée de Polynésie

Le CJA de Rimatara, aux côtés d'autres centres de jeunes adolescents de Polynésie, expose à l'Assemblée, à Papeete, jusqu'à mercredi 7 juin à midi.
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Sept Centres de jeunes adolescents (CJA) de Polynésie, sur la vingtaine que compte le Pays, exposent et vendent leurs travaux jusqu’à demain, mercredi 7 juin à midi dans le hall de l’Assemblée de Polynésie à Papeete. Les expositions des CJA, de par la qualité du travail des élèves, remportent traditionnellement un franc succès auprès du public. 

Les CJA, créés en 1981, permettent à des élèves en difficulté scolaire en fin de primaire de poursuivre des études au moins jusqu’au terme de la scolarité obligatoire (16 ans). Chaque jeune se dote d’une formation professionnelle alliant théorie et pratique (50% du temps est consacré à la pratique en ateliers) dans des domaines liés au développement de la Polynésie : agriculture, artisanat, tourisme, activités de la mer, bâtiment…

Environ 500 élèves sont accueillis dans les 20 CJA de Polynésie. Il existe un projet de création d’un CJA aux Tuamotu, le seul archipel ou ce dispositif est encore inexistant.


Pierre Chin Meun, inspecteur de l’Education nationale en charge des Centres de jeunes adolescents 

“La tendance est aux produits artisanaux”

“Nous avons le plaisir d’accueillir pour cette exposition les CJA de Rimatara (Australes) et de Ua Huka (Marquises). Ils sont soutenus par les CJA de Papeete, Punaauia, Papara, Arue et Paea. Tous exposent à l’Assemblée de Polynésie pour présenter leurs travaux. Certains autres centres ont déjà fait leur exposition cette année dans leur commune comme le CJA des Îles-Sous-le-Vent, celui de la Presqu’île ou celui de Moorea. 

Cette exposition est une tradition, c’est un rendez-vous incontournable avec le public. La difficulté aujourd’hui est que nos élèves sont de plus en plus jeunes et n’ont pas accès aux machines dangereuses donc le travail présenté n’est pas tout-à-fait le même. Ainsi, les élèves proposent des produits artisanaux et de la cuisine, c’est une tendance. 

“Ils deviennent des acteurs économiques”

Les jeunes sont très bien accompagnés par des moniteurs passionnés et on s’aperçoit que leur talent est installé culturellement. Aux Marquises, ils voient leurs ainés, leurs voisins sculpter ; aux Australes, vous vous promenez tout le monde est entrain de tresser… Aussi, quand ils viennent aux CJA, parce qu’ils sont en difficulté dans le parcours scolaire classique, ils retrouvent des gestes qu’ils connaissent, ils se perfectionnent et deviennent des acteurs économiques. 

La majorité de nos jeunes se dirigent vers un CAP mais certains vont jusqu’au bac pro voire un BTS. Là, nous avons une jeune fille qui vient du CJA de Rimatara, qui a fait son CAP couture flou au lycée professionnel de Faa’a ; elle passe son bac et via Parcoursup, elle va faire un BTS à Nantes car elle veut devenir professeur de couture. Nous avons plusieurs exemples comme cela de jeunes qui percent grâce à ce moment de sérénité, de pause, de remise en confiance et de remise à niveau dans un CJA. On se donne deux à trois ans pour poser un jeune, pour élever son niveau scolaire, pour qu’il passe un diplôme comme le Certificat de formation générale (CFG), pour qu’il réfléchisse au métier qu’il veut faire plus tard. On appelle ce travail : l’éducation à l’orientation.”

CJA en santé 

Depuis 2019, le dispositif Ecole en santé de l’OMS, rebaptisé CJA en Santé est le fil conducteur de tous les projets pédagogiques mis en oeuvre. 

Ce dispositif regroupe 10 thématiques au travers desquelles les équipes développeront des actions pédagogiques : Alimentation, Activités physiques, Hygiène corporelle, Rythme de vie, CJA sans tabac et sans paka, Tri des déchets, Lutte antivectorielle, Estime de soi/Bien vivre ensemble, Accès aux soins, Patrimoine culturel.