Paris valide la prise du volant seul dès 17 ans, mais pas la Polynésie française

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L'élargissement de la chaussée entre le rond-point de la Pointe Vénus et le bas du Tahara'a est attendu depuis des années par les habitants de la côte Est. (Photo DG/LDT)
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Les jeunes vont pouvoir prendre le volant seuls dès 17 ans, a annoncé Elisabeth Borne ce mardi 20 juin sur le media en ligne Brut, parmi d’autres mesures en faveur de la jeunesse comme un pass “train gratuit” pour ceux qui s’engagent ou une hausse des bourses en Outre-mer.

“A partir de janvier 2024, on pourra passer le permis de conduire à partir de 17 ans et conduire à partir de 17 ans”, au lieu de 18 ans, a affirmé la Première ministre en soulignant que cette mesure serait “un vrai plus” notamment pour les jeunes en apprentissage.

Cette mesure concerne l’Hexagone et pas la Polynésie française qui est compétente en matière de transports terrestres. “Le code de la route, les titres de transport et les examens sont établis par la Polynésie française. D’ailleurs nous avons des titres spécifiques comme la capacité de conduite pour les îles autres que Tahiti, Moorea et les îles Sous-le-Vent à l’exception de Maupiti.” explique le directeur du Service des transports terrestres, Lucien Pommiez. “L’extension de cette mesure à Tahiti en Polynésie française n’est donc pas automatique. C’est une décision qui est de la compétence du Conseil des ministres”.

Selon Lucien Pommiez, il n’est pas pour le moment prévu d’extension à la Polynésie française de cette nouvelle mesure. Et si l’exécutif devait l’envisager, le directeur des Transports terrestres estime qu’il faudrait analyser la question avec beaucoup de prudence : “Nous avons ici une accidentologie importante, c’est un vrai sujet de société qui mérite une concertation de tous les acteurs, institutions, assureurs, etc.”

“Pré-codes”

Actuellement dans l’Hexagone, un jeune en conduite accompagnée peut déjà passer le permis B à 17 ans, mais n’a le droit de prendre le volant par lui-même que le jour de ses 18 ans. Ce seuil sera donc abaissé d’un an.

L’aide de 500 euros versée aux apprentis pour financer leur permis sera en outre élargie aux élèves des lycées professionnels, a ajouté la cheffe du gouvernement.

Le Parlement a pour sa part définitivement adopté le 12 juin une proposition de loi macroniste pour mieux informer les jeunes sur le financement du permis de conduire et pour réduire les délais avant l’examen.

Alors que les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes de 18 à 24 ans, Elisabeth Borne a promis d’être “très attenti(ve) sur le niveau demandé” pour obtenir le permis.Le gouvernement est “en train de renforcer les attestations de sécurité routière pour en faire des sortes de pré-codes”, a-t-elle ajouté, en assurant qu’il n’y avait “pas eu plus d’accidents” dans les pays voisins qui ont un permis de conduire à 17 ans.

Plusieurs associations (la Ligue contre la violence routière, Prévention routière…) ont fait part de leur hostilité à l’abaissement en raisons des risques d’accidents.

L’association 40 millions d’automobilistes y est favorable mais aurait préféré garder la conduite accompagnée requise actuellement pour le permis à 17 ans, tandis que le groupe d’auto-écoles ECF, qui soutient cette mesure, a demandé “une formation post-permis obligatoire”.

Rédaction avec AFP