Justice – Il frappe sa femme, un an de prison ferme

Un homme de 34 ans comparait pour tentative de meurtre d'un ascendant face à la cour d'assises les 19 et 20 juin 2023. (Photo YP)
(Photo : Archives LDT)
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Un homme de 48 ans a été condamné en comparution immédiate le 24 juillet 2023 à un an de prison pour avoir frappé sa femme, à qui il reprochait de ne pas avoir donner le bain aux enfants. Après 30 ans de relation, la victime a dit vouloir se séparer et a demandé une interdiction de contact pour retrouver “la paix et la liberté”. 


30 ans qu’ils sont ensemble. Ils ont six enfants dont quatre vivent encore avec eux dans une maison sans eau ni électricité, sur un terrain du père de la victime. Le casier du mari n’est pas rempli de condamnations, mais il s’en est déjà pris à elle sans qu’elle porte plainte.

C’est pourtant ce qu’elle a fait le 14 juin dernier, après avoir reçu trois gifles puis avoir été jetée au sol par son homme qui lui reprochait de ne pas avoir donné le bain aux enfants, alors qu’il avait été cherché pour cela près de 80 litres d’eau à la source voisine. Après une première gifle donnée à l’extérieur de la maison, c’est dans la chambre qu’il la frappe à nouveau à deux reprises, devant les enfants qui assistent impuissants à la scène.

Jaloux et possessif

Elle tente de s’enfuir mais il la retient. C’est alors qu’un ami du couple les sépare, permettant ainsi à la victime de rejoindre le domicile d’une voisine, religieuse, accompagnée de ses quatre enfants. La victime porte plainte le lendemain des faits, le prévenu est interpellé 24 heures plus tard et placé en garde à vue, puis en détention provisoire.

A la barre, l’homme d’une cinquantaine d’années, silhouette fine et cheveux hirsutes, tente d’expliquer la nature des disputes qui parfois tournent mal “toutes les semaines” précise-t-il. Il explique soupçonner sa femme de le tromper. Jaloux et possessif, il sous-entend même que son épouse a des relations tarifées avec son propre père, des déclarations démenties par la victime pendant son audition et à nouveau, à l’audience. 

“Je veux la paix, je veux être libre”

Alors que les précédentes condamnations du prévenu, notamment la dernière en novembre 2022, n’avaient pas provoqué la séparation du couple formé il y a près de 30 ans, cette fois, elle le souhaite. Elle le confirme à la barre quand la présidente du tribunal lui demande comment elle voit les choses : “Je veux la paix, je veux être libre et avoir une vie sociale”. Une vie sociale rendue impossible selon elle, par cet homme dont les troubles de la personnalité sont confirmés par une expertise psychiatrique qui relève aussi chez le père de famille des tendances schizophrènes. Des symptômes légers qui n’ont toutefois, selon la psychiatre, pas entraîné d’altération du discernement du prévenu.

Le procureur met en avant le fait que c’est la troisième fois que les enfants voient leur père frapper leur mère. Il requiert une peine de 24 mois de prison dont 18 mois ferme. Le tribunal condamne finalement le prévenu à une peine de 18 mois de prison, dont douze avec sursis. Six mois de prison ferme auxquels se rajoutent six mois, suite à la révocation du sursis de sa précédente condamnation. Le père a désormais l’interdiction de contact avec son ex, mais il ne perd pas l’autorité parentale sur ses enfants. 

YP