Accompagné de Philippe Vigier, ministre délégué en charge des Outre-mer et par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a débuté tôt, ce mercredi 16 août, sa visite express de quatre jours en Polynésie française. Avant les rencontres protocolaires puis sa visite du site de Teahupo’o dans l’après-midi ou encore le traditionnel dépôt de gerbes au Monument aux morts de Papeete, le numéro trois du gouvernement Macron s’est prêté, dès sa descente d’avion, au jeu des questions-réponses.
Le ministre n’aura pas eu le temps de sentir les effets du décalage horaire. Une fois les embrassades et salutations protocolaires effectuées, sur le tarmac de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, avec, entre autres, le Haut-commissaire de la République, Eric Spitz, ou encore le président du Pays, Moetai Brotherson, Gérald Darmanin, a volontiers consenti à répondre aux questions des journalistes.
Interrogé, dans un premier temps, sur la potentielle présence de la France aux Nations-Unies, en octobre prochain, dans le cadre du processus sur l’autodétermination, le ministre de l’Intérieur botte efficacement en touche, invoquant qu’il ne peut se substituer au chef de l’Etat, le président de la République et le président du Pays ayant déjà eu des échanges sur ce sujet.
Jeux Olympiques, réchauffement climatique, développement économique avant la citoyenneté polynésienne
Alors qu’il est ensuite questionné sur la révision statutaire du Pays et sur la citoyenneté polynésienne, Gérald Darmanin fait vite comprendre que, selon lui, les priorités sont ailleurs. Les Jeux Olympiques, avec les épreuves de surf à Teahupo’o, le réchauffement climatique ou le développement économique, sont des points sur lesquels il faut d’abord se concentrer pour la Polynésie française.
“Nous sommes respectueux du choix des Polynésiens (…) Moi, ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de pouvoir bien accompagner le gouvernement de Polynésie, avec la ministre des Sports (Amélie Oudéa-Castéra, Ndlr), pour la grande épreuve du surf, qui est très importante pour l’ensemble de notre Pays et de la Polynésie. Le réchauffement climatique (…) à mon avis, mérite, d’avoir des grands investissements de la part de l’État français.“
“Il faut d’abord faire de l’autonomie alimentaire, économique, agricole”
Sur la question du développement économique de la Polynésie française, Gérald Darmanin, informe que Moetai Brotherson lui a indiqué qu’il y avait encore beaucoup de travail avant d’atteindre les objectifs et ambitions politiques qui sont celles du Tavini.
“J’ai aussi entendu de la part du président du gouvernement qu’il considérait qu’il y avait encore beaucoup de travail économique avant d’atteindre des projets politiques qui leur sont propres”. Et de conclure sur le sujet :“Quand on voit que l’on produit seulement 35% de ce que l’on consomme en Polynésie. Il faut d’abord faire de l’autonomie alimentaire, économique, agricole.”
Des violences intra-familiales, “inacceptables, plus fortes ici qu’ailleurs”
Enfin, interpellé sur le plan sécuritaire, il y a, en Polynésie française, selon le ministre de l’Intérieur, deux grandes causes à combattre et à régler : les violences intra-familiales, “inacceptables, plus fortes ici qu’ailleurs”, ainsi que le trafic et la consommation de drogues, plus particulièrement l’ice et le cannabis.
Concernant le programme de Gérald Darmanin en Polynésie, le ministre se rendra ce jeudi 17 août à Moorea, après une visite du port de pêche, avant de revenir sur Papeete dans l’après-midi. Vendredi départ pour les Marquises avec les visites de Nuku Hiva et Hiva Oa avant de se rendre à Kaukura samedi.
