18 mois de prison pour 650 000 F de chèques volés

(Photo : archives LDT)
Temps de lecture : 3 min.

Un homme de 38 ans a été condamné, ce mardi 12 septembre, par le tribunal correctionnel de Papeete, à 18 mois de prison dont six avec sursis pour avoir, entre décembre 2020 et janvier 2021, mené la belle vie dans plusieurs hôtels restaurants et pensions de Tahiti grâce à des chèques et une pièce d’identité volés dans le parking d’un supermarché de la côte est. Sa compagne était celle qui justifiait les chèques avec la carte d’identité falsifiée, elle a écopé d’une peine de six mois avec sursis.

L’homme est un spécialiste du vol. Dès le début des années 2000, alors qu’il dit être danseur pour la troupe de Théo Sulpice en métropole, il est condamné en 2003 puis 2004, déjà pour des vols à Paris puis à Bordeaux. Depuis, son casier fait mention d’une quinzaine de condamnations en 20 ans, la plupart pour des vols. Ces dernières années, il semble s’être spécialisé dans le vol de chéquier. 

Le couple enchaîne les courts séjours dans la quasi-totalité des hôtels de Tahiti

Le couple est interpellé par les gendarmes à l’hôtel Tahiti Pearl Beach. C’est une femme de ménage, en voyant le visage tuméfié de la jeune femme de 23 ans et des traces de sang sur les draps qui prévient sa direction. La direction de l’hôtel veut alors vérifier l’identité de ces clients, et s’aperçoit alors que le chèque avec lequel le couple a payé est plutôt louche. Chèque qui s’avère avoir été volé après la vérification faite par les forces de l’ordre. Il remonte alors le parcours de délinquance du couple qui, depuis plusieurs semaines, enchaînent les courts séjours dans la quasi-totalité des hôtels de Tahiti. Le chéquier vient du vol dans d’un sac dans le parking d’un supermarché, alors que la propriétaire s’absente quelques secondes seulement sans refermer le véhicule pour ramener son caddie. L’homme sait ce qu’il veut, puisqu’il jette presque tout, notamment deux smartphones, pour ne conserver que le chéquier et une carte d’identité. Le couple colle alors grossièrement la photo de la jeune femme sur la carte, une supercherie grossière qui suffira pour effectuer pour prêt de 650 000 F d’achats dans divers hôtels et magasins de Tahiti.

C’était pour manger“, dit le prévenu. On lui rappelle alors que des nuitées au Méridien ou au Manava, une console de jeu ou encore une tablette, ça ne nourrit pas son homme. Interrogé sur un niveau de vie qui ne semble pas coller avec les revenus d’un couple sans emploi, même avant le dernier vol, l’homme de 38 ans dit souvent gagner au kikiri.

Des vols, mais aussi des violences conjugales

Les traces de sang sur les draps ne sont pas arrivées par hasard. Alors qu’un motif futile déclenche une crise de jalousie, l’homme se saisit du câble électrique de la bouilloire de la chambre et commence à fouetter sa concubine. Une vingtaine de coups selon la jeune femme. Le président du tribunal aborde alors un autre fait de violence reproché au prévenu : “Faux”, dit-il, elle se serait, selon lui, frappée toute seule pour le faire accuser. Une auto flagélation peu probable car la jeune femme bénéficiera de huit jours d’ITT.

Alors qu’il devait être libéré en mars, le président du tribunal lui demande comment il compte rembourser les plaignants. L’homme explique qu’il met déjà 1 000 francs de côté par mois sur le petit salaire que lui rapporte son emploi à la prison. “1000 francs c’est mieux que rien“, lance-t-il, presque souriant. “1 000 francs, c’est presque rien aussi“, lui répond le président.

Profiter de la vie avec l’argent des autres

Le procureur rappelle qu’en 2004, pour une des premières condamnations du prévenu, on parlait déjà de falsification d’identité. 20 ans plus tard, on peut presque louer la régularité des actes commis par le prévenu. Il n’est pas passé à des escroqueries de plus grandes ampleurs. Profiter de la vie avec l’argent des autres semble être sa seule réelle activité.

Cela va lui faire passer douze mois de plus en prison. Il est condamné à 18 mois de prison, dont six avec sursis. Sa jeune compagne écope d’un peine de six mois avec sursis. Il devra rembourser les plaignants qui se sont portés partie civile.

YP