Un jeune homme de 31 ans était jugé en comparution immédiate le 5 octobre 2023 pour avoir, le 21 août dernier, roulé sur le pied d’une jeune femme après l’avoir percutée, elle et son enfant de 3 ans, sur un passage piéton de Pirae au lever du jour. Déjà condamné à plusieurs reprises pour conduite en état d’ivresse, il roulait sans assurance et sans permis. Il a été condamné à deux ans de prison.
Il est six heures du matin, le 21 août dernier. La victime de 26 ans amène son jeune fils à l’école et s’engage sur un passage piéton. Un camion et une voiture sont alors à l’arrêt pour, pense-t-elle, les laisser passer. Seulement après avoir laissé traverser la personne venant de la gauche, l’accusé, sans raison apparente, redémarre sans vérifier si quelqu’un arrive de la droite. La jeune mère de famille, touchée par l’aile de la voiture, tombe au sol. C’est là que le véhicule de l’accusé lui roule sur le pied. Bilan, 45 jours d’arrêt de travail pour soigner une importante fracture du pied.
Son permis est annulé depuis 2020
Le parcours du jeune homme est pourtant à saluer. Issu d’une fratrie de huit, il obtient son baccalauréat scientifique puis un master en administration publique avec mention. Il occupe un poste de comptable à la direction de l’agriculture, un établissement qui salue ses compétences et souhaite d’ailleurs le conserver comme employé si sa condamnation le permet. Seulement, ce n’est pas la première fois que son comportement routier et sa consommation d’alcool lui posent problème. Il est tout d’abord condamné à une suspension de permis fin 2019 pour avoir conduit avec près d’un gramme d’alcool dans le sang. À peine son droit de conduire retrouvé, il est de nouveau ivre au volant, et son permis est annulé en 2020 où un délit de fuite s’ajoute à son palmarès. Autre délit routier en 2021, puis en 2022, où en plus d’une conduite alcoolisée et sans permis, il ajoute l’outrage aux forces de l’ordre qui l’interpelle. Il a déjà fait plusieurs mois de prison.
Aveuglé par le lever du soleil
Après que le procureur a rappelé le parcours du jeune homme, prostré et maladivement timide à la barre, il requiert 24 mois de prison à l’encontre de l’accusé qui, selon lui, une nouvelle fois, n’a pas pris conscience de la gravité de ses actes. Son avocate revient sur les faits, et l’accident provoqué selon elle par une absence de visibilité soudaine provoquée par le lever du soleil. Elle met ensuite en avant les souffrances endurées par le jeune homme dans une famille où “sa différence” l’a constamment opposé à son père. Elle insiste enfin sur la manière dont cette situation familiale n’a pas empêché le jeune homme de réussir de brillantes études et de trouver un emploi qu’il souhaite plus que tout conserver.
Son CDI ne lui sauve pas la mise. Le tribunal le condamne à 24 mois de prison dont six mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Il a l’obligation de passer son permis à sa sortie de prison et de soigner ses problèmes d’alcool.
YP
