Le Pays annonce une table ronde sur la thématique LGBTQ+

Le 14 juin dernier, lors de la marche des fiertés de Bora Bora. (Photo Cousins Cousines)
Le 14 juin dernier, lors de la marche des fiertés de Bora Bora. (Photo Cousins Cousines)
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Le communiqué du Conseil des ministres indique que la Vice-Présidente Eliane Tevahitua, ministre de la culture, de l’enseignement supérieur, de l’environnement, du foncier et de l’artisanat, en charge des relations avec les Institutions organise, les 7 et 8 novembre, une table-ronde intitulée : “Our Voices,
Our Rights and our Pacific Way”
(“Nos voix, nos droits et notre manière de vivre le “Pacific way”, NDLR) qui dressera, pour la première fois à Tahiti, un état des lieux sur les problématiques LGBTQ+.

Le programme de gouvernement “Nō ‘Oe Nō Tātou” s’engage à “promouvoir l’égalité
des sexes et la diversité sexuelle et de genre dans tous les domaines” et à “sensibiliser le
public à ces questions en menant une campagne sur les violences faites aux femmes, aux
enfants et aux personnes LGBTQ+”
rappelle l’exécutif.

Cet évènement est le fruit d’un partenariat avec le Conseil économique, social,
environnemental et culturel (CESEC) et l’Université de la Polynésie française (UPF), en
lien avec le ministre de la Santé, en charge de la prévention et de la protection sociale
généralisée et le ministre de l’Education.

Il réunira “les Ambassadeurs chargés de l’égalité des genres d’Australie, de France et de Nouvelle-Zélande, des acteurs institutionnels, des représentants d’associations et de confessions religieuses et des membres de la société civile, des experts internationaux et de nombreuses personnes ressources de la région Pacifique” selon le Pays.

La table-ronde abordera plusieurs sujets liés aux diverses formes de discrimination dont
souffrent les communautés LGBTQ+ : culture et « Pacific Way », Droits de l’Homme et
dépénalisation de l’homosexualité, laïcité et religions, bien-être et santé, acceptation et
éducation, rôle des médias et développement économique, notamment.

Cet évènement, ouvert au public, “permettra de dresser un état de lieux et de mettre en
perspective une feuille de route”
pour une action gouvernementale collective favorable à
“la promotion de l’égalité des sexes et la diversité sexuelle et de genre” comme le prévoit
le programme du gouvernement.

La région Pacifique sera largement représentée par des associations, des ONG et des
chercheurs originaires des Îles Cook, Kiribati, Samoa, Tonga, Tuvalu, etc.

Du côté de la Polynésie française, nombreux sont les intervenants qui animeront les
différents panels de la table-ronde : des professeurs de l’UPF et des magistrats près la
Cour d’appel de Papeete, des associations (Te Fare Tama Hau, Te Torea, le Bon Samaritain,
Cousins Cousines, etc.), la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE),
le Vice-rectorat, l’Union pour la Jeunesse (UPJ), l’Association Polyvalente d’Actions Socio-
Judiciaires (APAJ), le Pôle de Santé mentale, la compagnie Air Tahiti Nui (ATN) et Tahiti
Tourisme, le Lycée hôtelier de Tahiti et des représentants des principales confessions
religieuses (Protestants, Catholiques, Mormons, Sanitos).

Karel Luciani, président de l’association “Cousins cousines” et membre du Cesec

“Toujours six pays qui pénalisent
l’homosexualité dans le Pacifique”

“L’organisation de cette table ronde est une très bonne nouvelle, et une aubaine pour notre petite association car c’est la première fois qu’elle atteindra ce degré de visibilité. C’est surtout une démonstration d’un soutien fort du gouvernement, et ce partenariat avec l’Université aussi est aussi une initiative formidable.

Moetai Brotherson avait déjà envoyé un signal fort en hissant à la présidence les couleurs du drapeau LGBTQ+, le 17 mai dernier lors de la journée internationale contre l’homophobie. C’était aussi une démonstration de courage et nous l’avons appréciée. Pour la table ronde, nous avons activé tous nos réseaux, associatifs, régionaux et internationaux. On aura la chance d’avoir trois ambassadeurs des droits LGBTQ+ présents lors de la conférence. On a également invité une dizaine d’activistes de la région Pacifique.

Il y a toujours six pays qui pénalisent l’homosexualité, parmi lesquels les Kiribati, les Salomon où le Premier ministre a fait une déclaration homophobe, Tuvalu, Tonga… On espère qu’à l’issue de cette table ronde, nos ambassadeurs et les gouvernements vont signer une déclaration commune pour dire que nous avons tous les mêmes droits en tant qu’êtres humains. Le slogan de la table ronde “Our Voices, Our Rights and our Pacific Way” est clairement et directement emprunté au Forum des îles du Pacifique (FIP), c’est un appel du pied pour une déclaration conjointe.”

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