Le hall de l’Assemblée de la Polynésie française accueillait, ce jeudi 19 octobre, le premier forum dédié aux métiers du secteur primaire et de l’artisanat. Objectif de cet évènement, organisé par le service de l’Artisanat traditionnel : susciter de l’intérêt et créer des vocations chez les jeunes du fenua. Pour cela, les organisateurs ont pu compter sur la présence des professionnels des deux secteurs. Parmi eux, Tehina, artisane autodidacte.
Tehina, aujourd’hui âgée de 30 ans, n’a que 18 ans lorsqu’elle créé son premier collier. Rien ne la prédestine pourtant à se tourner vers les métiers de l’artisanat. Un voyage à Maupiti pour les vacances et une rencontre avec une famille, qui vit de l’artisanat, lui ouvre les yeux sur ce qu’elle veut vraiment faire de sa vie.
“Les produits locaux sont notre richesse, on peut faire beaucoup de choses avec et en vivre correctement”
Un collier, offert par les artisans cités précédemment, est un élément déclencheur. Tehina se lance. Au début toute seule mais soutenue par son tane Lévy, qui est originaire de Maupiti. Pas évident de débuter quand on se forme seule. Pourtant, Tehina ne baisse pas les bras. Elle s’entraîne, durant deux années, sur le tressage du raphia. Elle perfectionne par la suite son savoir-faire avec des personnes plus expérimentées.
Elle commence alors par vendre ses créations en faisant du porte-à-porte ou en les proposant aux exposants du marché de Papeete. Aujourd’hui, gérante de sa société, elle vit correctement de sa passion et fait partie des 40 exposants choisis pour partager leur savoir-faire et leurs expériences sur le forum. Tehina tient à communiquer sur le potentiel de l’artisanat : “Les produits locaux sont notre richesse, on peut faire beaucoup de choses avec et en vivre correctement”.
“Mettre à l’honneur ces métiers”
Vaiana Giraud, cheffe du service de l’Artisanat traditionnel explique que le forum est en préparation depuis plus d’un an et que le service qu’elle dirige a pu compter sur les partenariats de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL) et de la direction des Ressources humaines, notamment pour choisir les exposants.
Selon la cheffe de service, l’artisanat traditionnel “a un lieu très fort avec la terre, du fait des matières premières” et l’organisation de ce forum est un moyen de redorer le blason de ces secteurs, parfois mal-aimés. “Dans nos trois secteurs, on se retrouve parfois avec une crise des vocations. Une relève qui a du mal à se manifester. L’idée est de mettre à l’honneur ces métiers, de montrer qu’il y a des filières de formation, que l’on peut gagner sa vie avec ces métiers, et que l’on peut être heureux de son quotidien et de son travail.”
Parmi les visiteurs de la journée, on retrouve des élèves d’établissements scolaires , comme Tianiki, élève de 3ème au collège Tiarama, ou des chercheurs d’emplois, comme Hoani, diplômée d’une licence de géographie et et aménagement du territoire. Le premier souhaite devenir agriculteur, plus précisément dans le taro. La seconde, est venue déposer son CV, entre autres, à la direction de l’Agriculture ou à la CAPL. Elle souhaite devenir cartographe.
Page Facebook Tehina : Arikinuicreations
