
À l’occasion du Salon des Tuamotu Gambier, inauguré jeudi 9 novembre, une trentaine d’artisans originaires de l’archipel démontrent leur savoir-faire dans le hall de l’Assemblée place Tarahoi à Papeete, jusqu’au mardi 21 novembre. Sylvie Gatata, artisane, représente l’atoll de Ahe. Accompagnée de sa petite fille, la créatrice exposent des colliers, des bracelets et des boucles d’oreilles avec des coquillages typiques de son île : du pakiti, du poreho ere’ere ou encore du maoa.
“J’ai connu l’artisanat avec ma mère”

Il y a 42 ans, sur l’atoll de Ahe, Sylvie, une petite fille de 15 ans, apprend “sur le tas” la confection traditionnelle des bijoux aux côtés de sa mère : “au départ, je voulais simplement aidé ma mère car elle avait beaucoup de commandes. Et puis, au fil du temps, j’ai pris goût à l’activité. Le toucher du coquillage, le savoir-faire, c’est ce qui m’a attirée dans cette pratique“, révèle-t-elle.
À présent âgée de 57 ans, Sylvie est capable de confectionner “cinq colliers par jour” grâce aux techniques qui lui ont été inculquées par sa mère. À l’image de sa génitrice, elle souhaite également partager son savoir-faire à tous ceux qui le désire. C’est pour cela qu’en 2019, la créatrice a fondé son association artisanale Kahaia-Mikimiki. “Avec les autres associations de l’île, nous faisons intervenir des professionnels du métier, comme Mareva Orbeck, pour effectuer des formations dans les Tuamotu Gambier“, précise-t-elle.
“Le domaine de l’artisanat est propre à notre culture. Il est important de perpétuer cet art dans le temps car c’est aussi notre identité, l’artisanat nous appartient. Nous pouvons apporter et découvrir beaucoup de choses. C’est notre façon de faire rayonner nos valeurs culturelles autrement que par la danse“, confie-t-elle.
“Tout un processus”
Pour créer des “bijoux d’exception“, Sylvie utilise un processus qui lui est propre. D’abord, il faut se procurer les coquillages. L’artisane a plusieurs options pour dénicher ses matières premières : “je commande des coquillages de Ahe avec ma nièce qui me les livre par bateau. Ou bien, je les achète sur Facebook en grande quantité“, indique-t-elle. Puis, il faut les trier “par taille avant de les polir”. À l’aide d’une “petite perceuse“, l’artisane perfore ses coquillages pour faciliter l’assemblage des coquilles. De ses “doigts de fée“, naissent des colliers ras le cou, des boucles d’oreilles et des bracelets fabriqués à partir de matériaux issus de sa terre d’origine qui célèbrent le savoir-faire de l’archipel des Tuamotu Gambier. “L’artisanat est une merveille que nous pouvons apporter à la clientèle étrangère“, conclut-elle.





(Photos : LC/LDT)
Pratique
8ème édition du Salon des Tuamotu Gambier
Du jeudi 9 au mardi 21 novembre 2023, de 8 heures à 17 heures, dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie française.
Programme : exposition-vente, ateliers créatifs, vente de plats, animations musicales…