Nouvelles Etudes francophones – Le “moi” dans les romans du Pacifique étudié par une équipe de chercheurs polynésiens

Sylvie André, professeur émérite de l’Université de la Polynésie française (UPF)/Université Sorbonne Nouvelle et Carole Atem, maître de conférences en lettres à l’UPF, ont coordonné un travail de recherches pour Nouvelles Études francophones, une revue scientifique biannuelle de littérature francophone, au rayonnement international. 
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Sylvie André, professeur émérite de l’Université de la Polynésie française (UPF)/Université Sorbonne Nouvelle et Carole Atem, maître de conférences en lettres à l’UPF, ont coordonné un travail de recherches pour Nouvelles Études francophones, une revue scientifique biannuelle de littérature francophone, au rayonnement international. 

Après plusieurs années de travail, la revue a vu le jour, dédiée pour la première fois aux auteurs du Pacifique. Les chercheurs de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie se sont penchés sur le “moi” à travers la littérature du Pacifique.

“ Très souvent, ce qui ressort de cette littérature du Pacifique concerne l’engagement des écrivains pour ou contre l’indépendance, pour ou contre le nucléaire… Tout cela a déjà largement exploité au niveau de la recherche universitaire. Nous avons voulu apporter une nouvelle orientation en insistant sur le “moi”, c’est-à-dire comment est représenté le “moi” dans les romans et les écrits du Pacifique. 

On a regardé les phénomènes d’autofiction, les biographies, les personnages qui parlent à la première personne… Nous avons demandé aux chercheurs de mener leur recherche en ce sens. 

Une douzaine d’article sont été retenus” explique Sylvie André.

Que retenir de ces regards croisés des spécialistes ? 

“En Polynésie française, le personnage est un individu qui revendique ses origines multiples – chez le romancier Moetai Brotherson avec Le Roi absent, ou la peintre Yiling Changues – mais aussi une identité originale. 

En Nouvelle-Calédonie, les personnages s’essaient au “vivre ensemble” et s’interrogent sur la validité des traditions dans le monde contemporain” note Sylvie André qui poursuit :

“La plupart des chercheurs ont relevé que pour les Polynésiens, le “moi” est indissociable de la communauté. Pour eux, il est très difficile d’imaginer un univers personnel qui ne soit pas rattaché à la communauté et à la collectivité. 

Même Titaua Peu (Pina) qui écrit sur l’inceste… On peut l’opposer à Christine Ango (L’inceste) qui est très centré sur elle-même, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a ressenti. Pour Titaua, il y a une dimension personnelle mais il y a toujours une dimension sociale. Le questionnement dépasse toujours le moi. 

Les chercheurs ont relevé aussi de l’écocritique, le rapport de personnages avec l’environnement, le climat, la terre. Cette dimension est aussi très importante chez les auteurs du Pacifique. 

Chez certains et certaines auteurs, il y aussi une réflexion sur la condition féminine à partir d’héroïne et de “moi” féminin”.

Contributeurs (par ordre alphabétique) :

  • Mohamed Aït-Aarab (Université de la Réunion)
  • Sylvie André (Université de la Polynésie française/Université Sorbonne Nouvelle Paris 3,
  • professeur émérite)
  • Irina Armianu (University of Texas Rio Grande Valley)
  • Carole Atem (Université de la Polynésie française, INSPÉ)
  • Sandrine Joëlle Eyang Eyeyong (Miami University, Oxford, US)
  • Sonia Felix-Naix (Université de la Polynésie française, INSPÉ)
  • Laté Lawson-Hellu (Western University, Canada)
  • Daniel Margueron (Docteur et chercheur de Polynésie française, Association Tāparau)
  • Audrey Ogès (Chercheuse, Polynésie française)
  • Riccardo Pineri (Université de la Polynésie française, professeur émérite)
  • Jean-François Vernay (Sydney Global Institute, Australie)
  • Jean Bessière (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, professeur émérite)
  • Avec la collaboration de :
  • Flora Devatine (Directrice sortante de l’Académie tahitienne – Fare Vāna’a)
  • John Mairai (Membre de l’Académie tahitienne – Fare Vāna’a)

Liens utiles :

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