Seins nus pendant une finale Miss France: TF1 et Endemol condamnées

Miss Alsace et Miss Aquitaine ont fait condamner la chaîne TF1 et la société de production Endemol pour la diffusion en direct pendant la cérémonie de leur poitrine dénudée, dans les coulisses. (Capture d'écran TF1)
Miss Alsace et Miss Aquitaine ont fait condamner la chaîne TF1 et la société de production Endemol pour la diffusion en direct pendant la cérémonie de leur poitrine dénudée, dans les coulisses. (Capture d'écran TF1)
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Deux finalistes du concours Miss France 2019 ont fait condamner la chaîne TF1 et la société de production Endemol pour la diffusion en direct pendant la cérémonie de leur poitrine dénudée, dans les coulisses lors d’un changement de costumes, a-t-on appris ce mercredi 13 décembre.

Vaimalama Chaves, Miss Tahiti 2018 est devenue Miss France 2019 lors de cette soirée et succédé à Maëva Coucke, Miss France 2018 et Miss Nord Pas-de-Calais 2017. Il s’agissait de la 5e victoire de la région Tahiti au concours, 20 ans après le sacre de Mareva Galanter en 1999 et 28 ans après le sacre de sa cousine Mareva Georges Marciano en 1991.

Les deux entreprises ont été condamnées mardi à verser 4,8 millions de francs (40.000 euros) à chacune des plaignantes (miss Aquitaine et miss Corse), au titre notamment du droit à l’image, du droit au respect à la vie privée et du préjudice moral, selon les jugements du tribunal judiciaire de Lille (nord) dont l’AFP a eu connaissance.

Les magistrats ont retenu que les plaignantes étaient identifiables et qu’aucune autorisation n’avait été donnée concernant le fait de filmer l’intimité de leurs corps.

Selon leurs avocates, Catherine Laforêt et Violaine de Filippis, par ailleurs porte-parole de l’association Osez le féminisme, une caméra avait été installée par la société de production dans les vestiaires “sans qu’elles en soient informées”.

“Ces décisions de justice sont importantes dans la mesure où elles permettent de rappeler que le corps des candidates, et des femmes en général, n’est pas une marchandise à la disposition des sociétés de production”, ont-elles relevé dans un communiqué.

“Les images captées (…) ont fait l’objet d’une diffusion en direct le 15 décembre 2018 sur la chaîne de télévision TF1 devant près de 8 millions de téléspectateurs, ainsi que sur les supports numériques de la chaîne, notamment sur la plate-forme digitale MY TF1″, ont souligné les avocates, ajoutant qu’elle “continuent, encore aujourd’hui, de circuler notamment sur des sites pornographiques”.

Contactées par l’AFP, la chaîne TF1 et la société de production Endemol n’étaient pas en mesure de réagir en milieu d’après-midi.

AFP