Propos sur le “blanchissement” : la procureure ouvre une information judiciaire

Le représentant Mitema Tapati et le ministre de l'Education Ronny Teriipaia sont visés par la plainte déposée par le leader du Tapura. (Archives LDT)
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Suite aux plaintes déposées par Edouard Fritch les 20 et 22 décembre 2023, dénonçant des propos tenus par plusieurs représentants de l’assemblée “susceptible de constituer des provocations à la discrimination raciale”, la procureure de la République a décidé d’ouvrir une information judiciaire.

Selon Solène Belaouar, cette information judiciaire “vise le délit de provocation publique à la discrimination en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion par une personne chargée de mission de service public”.

Ce délit, qui relève de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, est puni au maximum de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de près de 8,95 millions de francs.

Offensive concertée ou pas, les propos relatifs à un prétendu “blanchissement” de la société polynésienne constituent une “petite musique” qui s’installe parmi certains élus ou personnalités du Tavini huiraatira.

Le premier visé est le représentant Mitema Tapati, ancien pasteur de l’Eglise protestante maohi (EPM), qui a réitéré par écrit ses déclarations dans l’hémicycle, dénonçant une présence trop importante de popa’a en Polynésie française, sans que jamais ces affirmations s’appuient sur une statistique ou un fait vérifiable. C’est plutôt, comme l’a déclaré le président du Tavini lui-même, une “impression”. Car c’est bien Oscar Temaru qui a initié ces accusations douteuses, au motif qu’il avait vu “beaucoup de farani” dans la salle d’attente de son taote…

Le ministre de l’Education, Ronny Teriipaia, a pour sa part évoqué une “invasion”, toujours sur la base de son ressenti personnel, sans provoquer de condamnation publique de la part du chef de l’exécutif, qui a indiqué que c’était à la justice, et non à lui, de se prononcer sur le caractère discriminatoire des propos tenus.