Nouvel an chinois – La statue du Dragon de bois remise à neuf par François Lam

Chaque année, à l'occasion de la Fête du Printemps, François Lam, "rénove" les statues de l'horoscope chinois. Il accomplit cette mission "depuis 25 ans". (Photo : LC/LDT)
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À moins de trois jours du début de la nouvelle année chinoise, l’organisation des festivités s’intensifie. Ce vendredi 10 février, le Lièvre d’eau cédera sa stabilité à la créativité du Dragon de bois. Et comme chaque Fête du Printemps, le signe fétiche de l’année est mis en valeur au travers d’une “sculpture”, confectionnée et enjolivée par François Lam, 76 ans. C’est à lui que l’association Si Ni Tong confie, “depuis 25 ans“, la mission de s’occuper de l’aspect culturel des festivités. Il est le créateur des douze figures des signes de l’horoscope chinois ainsi que de la pagode utilisée durant les défilés. Ces œuvres sont précieusement conservées dans son entrepôt à Mama’o.

Une sculpture aux couleurs de la nature

François a terminé de “décorer” la statue du Dragon de bois le lundi 5 février. Longue de deux mètres cinquante et haute d’un mètre vingt, la statue a été confectionnée avec de la mousse, une matière plus “tendre et facile à manipuler“, selon François. “Satisfait” et “fier” de son travail, il n’a qu’une hâte : “que la statue soit exposée aux yeux du public“.

La sculpture a déjà été réalisée “bien avant les festivités“. En réalité, chaque année, François “rénove” ses “animaux” en y ajoutant des motifs et des références qui rappellent l’élément associé au signe de l’année. Concernant l’élément “bois”, François dit s’inspirer de la nature, de la forêt et de la verdure. Le Dragon, coloré à “la couleur du bois“, est posé sur une plaque verte, dont les motifs rappellent l’herbe d’une prairie. Dans sa patte droite, une perle noire : “c’est un petit clin d’œil que j’ai voulu faire pour la Polynésie“, indique François. 

Bien que l’œuvre soit prête, il est important que la peinture soit bien sèche avant le début des festivités. Selon François, “la plus grande partie est terminée. Je peux me consacrer à autre chose“, dit-il. Cette statue, décorée à partir de l’imagination d’un sage homme de 76 ans, représente ainsi la “créativité” et “l’innovation” qu’annonce cette nouvelle année du Dragon de bois. Au terme des festivités du Nouvel an chinois, le dragon sera exposé à la Chambre de commerce, d’industrie, de services et des métiers (CCISM) jusqu’à l’année prochaine.

(Photos : LC/LDT)

François Lam : “La technique m’est venue instinctivement”

François n’a “jamais appris à sculpter“. Mécanicien de profession, il donne le mérite à la pratique manuelle du métier. “À force de manipuler les outils mécaniques quotidiennement, cela n’a pas été difficile de comprendre le principe de la sculpture. La technique m’est venue instinctivement”, confie-t-il. C’est ainsi qu’au côté de “Popey“, un ami de travail, François a pu confectionner sa première statue, celle de “la chèvre“.
Après quoi, il s’est attaché à garder le même style pour les autres signes de l’astrologie chinoise. “Mes statues préférées sont celle du dragon et celle du serpent, car ce sont les deux signes qui m’ont donné du fil à retordre“, plaisante-t-il.

Pour réaliser une statue, François a sa propre technique, qu’il utilise “depuis 25 ans“. “Une fois que le modelage est terminé, je badigeonne la statue en mousse d’un liquide de plâtre. Une fois séchée et pansée, j’applique une couche d’anti-gravillons, qui est un produit permettant d’étanchéifier la mousse afin qu’elle n’absorbe pas la peinture. Ensuite, lorsque le produit est sec, je commence à décorer la statue avec de la peinture pour automobile. En dernière étape, je finis avec du vernissage pour protéger la statue“, conclut-t-il. 

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Le programme des festivités :

  • Vendredi 9 février : le bal du Nouvel an chinois organisé dans les jardins du temple Kanti à Mama’o (dîner dansant avec des plats chinois)
  • Samedi 10 février : 1er jour de l’année, cérémonie au siège du Si Ni Tong, en face de la patisserie La Marquisienne
  • Jeudi 15 février : Spectacle d’une troupe d’acrobates et d’artistes martiaux de la province chinoise du Hubei, berceau de l’acrobatie, dans la salle ominisport de l’AS Dragon à Titioro. À partir de 19 heures
  • Dimanche 18 février : journée culturelle à partir de 7 heures, dans les jardins du temple Kanti à Mama’o
  • Le samedi 24 février : clôture des festivités avecle défilé des lanternes. Départ en fin d’après-midi de la mairie de Papeete jusqu’au temple Kanti à Mama’o.