PK 43 bloqué : des agriculteurs et artisans contraints de fermer boutique

Au PK 45,500 de Faaone, le quartier Outuofai fait temporairement figure d'impasse : Terai, Glorinda et David ont dû cesser leurs activités de vente en bord de route, faute de fréquentation (Photos : ACL/LDT).
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La fermeture de la route au PK 43 de Hitia’a suscite bien des problèmes… Outre les scolaires et les salariés, les acteurs du secteur primaire des environs sont eux aussi impactés, en raison d’une circulation quasiment réduite à néant.

Au PK 45,500 de Faaone, le quartier Outuofai fait temporairement figure d’impasse. Les résidents qui écoulaient leurs productions à domicile, sur les fameux stands en bord de route, se sont soudainement retrouvés privés de clients, cet axe routier majeur étant habituellement fréquenté par des centaines, voire des milliers d’usagers chaque jour.

Terai, horticulteur : “Plus personne ne passe par ici”

Installé côté montagne sur un terrain situé à quelques mètres de la route, le stand de la famille Tetiarahi reste désespérément fermé. La bâche du chapiteau a même été démontée en attendant des jours meilleurs. “En temps normal, on vend des fleurs coupées et des bouquets en bord de route, du vendredi au dimanche, sur commandes et pour les fêtes. La plupart de nos clients viennent de l’autre côté, en plus de ceux qui font la navette. On a dû arrêter, car plus personne ne passe par ici : c’est tellement calme qu’on pourrait jouer au foot sur la route !”, déplore Terai Tetiarahi, dont la mère est horticultrice, une profession largement représentée à Faaone.

Dans l’immédiat, peu d’alternatives s’offrent à la famille. “À part à Taravao pour la Toussaint, on ne vend qu’ici. En ce moment, on donne nos fleurs à la paroisse, comme ça, ce n’est pas perdu. On attend que la situation se débloque pour pouvoir relancer cette activité. En attendant, je propose mes services de jardinage et on a l’agriculture grâce à mon père”.

Glorinda et David, agriculteurs et artisans : “C’est notre seul point de vente”

Côté mer, même constat chez Glorinda et David Taumihau, dont le stand en bord de route reste vide. “Depuis que la route est bloquée à Pape’ana’ana, mon activité a cessé. Habituellement, je vends des mape, des bananes, des fei, du taro, etc. Mon mari, qui est pêcheur, fabrique des colliers de coquillages et, quand on a le temps, on propose aussi des pareu, car il y a pas mal de touristes qui s’arrêtent. C’est notre seul point de vente, donc ça a des conséquences sur nos revenus”, confie Glorinda Amaru-Taumihau, qui estime ses pertes à 35.000 francs par semaine.

“Malheureusement, on n’a pas le choix. On ne peut pas aller vendre nos produits sur Taravao, car on n’a pas de voiture. Ça tombe vraiment mal, car la saison des mape commence !”, regrette-t-elle. Dans les faits, il semble difficile de remédier à cette situation autrement qu’en rouvrant la route au plus tôt. Un prochain point de situation pourrait intervenir dans les prochains jours, au plus tard la semaine prochaine.

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