Taina Calissi a présenté à Dubai un triptyque double-face sur le triangle polynésien

Taina Calissi pose à côté de son oeuvre présentée à Dubai.
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L’artiste de Polynésie française, Taina Calissi, a été invitée à présenter une œuvre à Dubai à l’occasion de l’évènement Arts Connect Women, du 10 au 11 mars, une exposition destinée à mettre sur le devant de la scène les créations artistiques de femmes du monde entier. 112 artistes ont été sélectionnées dont Taina Calissi qui a présenté une “ mini installation”. 

J’ai proposé un triptyque sur des toiles rondes double-face ; d’un côté, des visages symbolisaient le triangle polynésien avec des tatouages et de l’autre, j’avais placé des miroirs avec des fleurs. Cela permettait au spectateur d’interagir avec la toile, de faire partie de l’oeuvre. J’avais intégré une phrase : “Le plus beau bijou qu’une femme puisse porter, c’est elle-même”. J’ai eu plaisir à échanger avec d’autres femmes sur ce thème en leur expliquant que les femmes polynésiennes portaient les fleurs comme un bijou.”

Les échanges étaient précisément au coeur de l’évènement qui a commencé le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, avec des conférences autour de diverses thématiques, à la Mohammed Bin Rashid Library. “C’était un séjour assez dense. Ce qui était intéressant, c’était de voir comment chacune intègre sa réalité dans son art. J’ai notamment passé du temps avec des artistes réfugiées des Pays de l’Est, la Bosnie-Herzégovine, l’Ukraine… J’étais en présence de personnes résilientes, un thème que j’ai déjà traité par rapport à la maladie. Cette notion de résilience soulevée par des personnes qui ont connu la guerre, c’était très fort… Je me suis sentie privilégiée car nous vivons dans un endroit “safe”. 

Les rencontres et les partages sont les moteurs de Taina Calissi qui voyage régulièrement et qui a notamment fait partie de la première promotion en 2021 d’artistes polynésiens en résidence à la Cité internationale des arts à Paris. “Là aussi, j’ai été en contact avec une grande richesse d’arts visuels qui vont de la photo à l’architecture en passant par la chorégraphie (…) Je remplis mon carnet d’adresses afin que certains de ces artistes puissent venir un jour en Polynésie découvrir nos créateurs.”

Taina Calissi a en effet le souhait de créer des résidences d’artistes à Tahiti. La structure d’hébergement est en projet à la Presqu’île. En attendant, elle fait grandir la platefome digitale Raw Tahiti (contraction de rahu’a et artwork) née en 2020 et qui rassemble quelques 70 artistes polynésiens. “Nous venons de finir la 3e saison de Creating behind the scene sur le processus créatif et nous venons de sortir la 1ere saison de nos podcasts.” 

L’année dernière, l’entreprise solidaire Raw Tahiti lançait un nouveau dispositif alternatif aux galeries de Papeete avec une galerie solidaire à Taravao. Celle-ci accueille jusqu’à la fin du mois l’exposition itinérante Millimages de l’institut des récifs coralliens du Pacifique (IRCP).