Justice – Le “petit-fils de Jésus” menace de mort Antony Géros

Un ancien pompier de 62 ans a été jugé pour avoir menacé de mort son neveu à plusieurs reprises et l'avoir frappé avec un bâton en mai 2022. (Photo : archives LDT)
(Photo : archives LDT)
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Un ancien militaire de 35 ans a été condamné le jeudi 30 mars pour des menaces de mort proférées à l’encontre du maire de Paea et du personnel de la mairie. Totalement délirant et armé d’un pistolet airsoft qui tire des billes en plastique, il avait fait un scandale pour une affaire de terre dans l’enceinte municipale en novembre 2022. Il a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et a désormais l’interdiction d’entrer en contact avec le tavana et de se rendre à la mairie.

L’homme de 35 ans ne travaille pas et vit d’une maigre pension. En 2011, c’est pour un projet agricole familial dans la vallée d’Orofero à Paea qu’il quitte l’armée et la métropole pour revenir à Tahiti, mais rien n’a vu le jour depuis. Selon le prévenu, l’ancien maire Jacquie Graffe avait fait la promesse d’octroyer à la famille l’accès à une terre domaniale pour un projet agricole.

La crise Covid puis l’élection d’Antony Géros ont tout changé. Dans les faits, le juge unique de l’audience met les choses au clair. La terre a été revendiquée par le père du prévenu et la justice a déjà tranché, elle ne lui appartient pas et la famille le sait.

L’audience ne permet pas de savoir si ce qu’il vit est un syndrome post-traumatique dû à son passage sous les drapeaux, notamment en Afghanistan, mais l’homme semble très perturbé. Son expertise médicale détaille ses pathologies, parmi lesquelles des tendances psychotiques, la schizophrénie et la paranoïa. Cela colle parfaitement à ce à quoi assiste le personnel de la mairie de Paea le 10 novembre 2022.

Cinq personnes menacées avec une arme

Armé d’un pistolet de paintball, il arrive en hurlant. Il veut tuer le maire. En plein pic délirant, il clame qu’il a déjà tué, qu’il a fait la guerre et que, accessoirement, son grand-père, c’est Jésus. Après s’en être méchamment pris aux employés du rez-de-chaussée, il ne croise pas une seconde le maire.

La police municipale réussit à renvoyer l’assaillant chez lui, mais appelle tout de même la gendarmerie deux jours plus tard. L’homme est alors placé en garde à vue puis envoyé à l’unité Tokani de l’hôpital psychiatrique, celle qui gère les patients en crise et/ou atteints des plus lourdes pathologies mentales. Il en sort 4 mois plus tard.

Le juge l’interroge : “Comment ça se passe le traitement ?”. Le prévenu, puis sa sœur appelée à la barre, expliquent les prises quotidiennes de médicaments, “ça me calme” dit le prévenu. Son avocate confirme qu’il suit parfaitement les mesures de son contrôle judiciaire dont l’obligation de soin fait partie.

Pour le procureur, c’est bien de la violence avec arme. Même si le discernement du prévenu est, au moment des faits, altéré, il y a eu cinq femmes qui ont eu très peur face à ce pistolet airsoft très ressemblant à une arme létale. Il demande 3 mois de prison avec sursis, l’interdiction de rentrer en contact avec Antony Géros et de se rendre à la mairie. Le juge suit les réquisitions.

Compte-rendu d’audience YP