Justice – Outrage et rébellion contre des policiers, l’after se termine en garde à vue

La question de l'irresponsabilité de ce schizophrène a été de tous les instants, particulièrement lors de la deuxième journée de procès durant laquelle les experts psychologues et psychiatres se sont succédé à la barre, pas toujours d'accord. (Photo archives LDT)
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Le 13 mars 2023, un jeune de 23 ans est arrêté après avoir insulté des policiers et violemment résisté à son interpellation. Jugé le 30 mars pour outrage et rébellion, il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 78 heures de travaux d’intérêt général (TIG). Le juge a accordé une dispense d’inscription de la condamnation à son casier judiciaire, car il souhaite intégrer la Marine nationale.

Il est six heures du matin le 13 mars dernier quand une patrouille voit un jeune homme de 23 ans, aux allures de lycéen, au milieu de la chaussée près de la rue des Remparts à Papeete. Pas facile de savoir s’il danse ou s’il titube.

Lorsque les policiers s’adressent à lui pour lui dire de se calmer et de retrouver ses amis sur le bas-côté, il refuse. Après une bouteille de rhum, sans doute pour faire le fier devant la quinzaine de jeunes rassemblés autour de la scène, il commence à insulter les deux policiers. “Titoy ! Eure !”, des classiques intemporels de l’outrage.

Lorsque les mutoi décident de l’interpeller, il résiste. Pire, il veut en découdre. Il arme puis donne un premier coup de coude façon muay-thaï. Mis au sol, il continue de donner de violents coups de pied. Il doit aussi répondre de provocation à la rébellion, puisqu’il encourage alors ses amis à venir l’aider, à “allumer” les policiers.

“Quand on est bien élevé, on respecte l’autorité”

La juge unique de l’audience endosse alors le rôle du père-la-morale face au petit coq parfois souriant. Il rappelle qu’il est interdit d’être ivre sur la voie publique, interdit d’insulter les policiers, interdit de résister. “Quand on est bien élevé, on respecte l’autorité” dit-il.

Le procureur, lui, ne fait pas de sermon. Il replace dans le contexte, avec des policiers qui au départ interviennent pour mettre le jeune homme en sécurité, alors qu’il marche au milieu de la route. Il décrit la scène, extrêmement tendue et dangereuse, avec potentiellement vingt individus contre deux policiers.

Pour lui, le jeune ne s’est pas seulement débattu, ses coups étaient bien dirigés. Il demande 4 mois de prison avec sursis et 117 heures de travaux d’intérêt général (TIG). Son avocate met l’incident sur le compte de l’alcool et de l’effet de bande. Elle indique toutefois qu’une fois sobre, son client a immédiatement exprimé des regrets et reconnu les faits.

La juge condamne le prévenu à 4 mois de prison avec sursis et 78 heures de TIG. Puisque le prévenu a exprimé la volonté d’intégrer l’armée, elle accorde aussi la dispense d’inscription de la condamnation au casier judiciaire du fêtard.

Compte-rendu d’audience : YP