Hoa Dark Fest : près de 500 fans de Metal rassemblés samedi soir à Fare Ute

Succès, samedi soir, de la deuxième édition du Hoa Dark Fest.
Succès, samedi soir, de la deuxième édition du Hoa Dark Fest. (Photo TC)
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Début de soirée, samedi 8 avril, la ruelle à Fare Ute est calme, les longues tables de la Brasserie Hoa sont installées à l’extérieur pour laisser place au public qui bientôt s’amassera près de la scène. L’organisation est rodée, bracelet à l’entrée, verre consigné, jetons pour acheter la boisson et de quoi manger à la roulotte annexe.

A 20h, Poturu ouvre le bal, c’est déjà l’effervescence avec la voix insolite – ou plutôt les voix – de son chanteur Tewils ; le public double d’un coup. Uravena démarre comme prévu à 21h et continue d’enflammer la scène avant que son chanteur Raura, ex-Varua Ino, invite à entonner Poritita (de l’album Varua Ino) pour conclure.

Transition impeccable aussi avec Te Ruki et une entrée en matière guitare impressionnante de Aroma. On remarque le visage d’ange au clavier de la jeune Marania, également artistes peintre à ses heures. Le tableau est parfait et le public en redemande.

Le groupe danois Hexis boucle la soirée comme prévu avec un chanteur qui se dit agréablement surpris du public polynésien nombreux, un guitariste en transe tout au long du show et une salle qui n’a pas désempli jusqu’à la fin. Et pour cause, l’ambiance était conviviale, même fraternelle au sein d’un public en symbiose ; un festival réglé comme du papier à musique.

Correspondance Taina Calissi

Photos Taina Calissi et Clara Janoyer

Filip Andersen, chanteur de Hexis : “vraiment une sensation unique que l’on a ici !”

“La Polynésie est magnifique. On est hébergé près d’une plage, nous sommes allés nager ce matin. C’est comme des vacances parfaites en même temps que de donner un concert, c’est l’idéal. On a beaucoup fait le tour du monde et visité plusieurs lieux et je trouve qu’ici c’est vraiment unique, nous n’avions jamais fait de lieu comme ici.

Aroma Salmon a été super avec nous, il s’occupe super bien de nous ; c’est lui qui nous a trouvé l’hébergement idéal près de la mer. Nous lui sommes vraiment reconnaissants de tout cela.

Ce soir, on a eu plus que ce à quoi nous nous attendions : il me semble qu’il y avait 400 à 500 personnes et je ne m’attendais pas, pour une île si petite, à avoir autant de monde proportionnellement. Parfois, nous jouons dans des pays plus grands et le public n’est pas toujours aussi nombreux alors que ce soir le public polynésien a répondu présent.

Nous avions déjà envisagé venir ici il y a quelques années mais le Covid est arrivé et nous a obligés à reporter tous nos projets. Comme c’est éloigné, il nous a fallu inscrire ce déplacement avec d’autres destinations du Pacifique… dont la Nouvelle Calédonie, l’Australie, etc.

Donc ça nous a pris un peu de temps. Nous étions en Nouvelle-Calédonie il y a deux jours c’est très différent. Pour l’anecdote, en Calédonie, nous voulions aller nous baigner mais nous n’avons pas pu car on nous a signalé des requins, on était un peu effrayé… C’est vraiment intéressant de découvrir la scène Metal polynésienne, l’utilisation de percussions locales.  C’est vraiment une sensation unique que l’on a ici, vraiment différentes d’ailleurs. Nous partons dans deux jours et donc demain ce sera un jour de détente parfait.”

Aroma Salmon : “une belle communion avec le public”

“Hier soir on a récupéré le groupe Hexis avec des couronnes de fleurs ; on s’est arrêtés à une roulotte pour manger notre steak-frites. On a voulu leur faire vivre l’accueil tahitien et ils nous ont dit qu’ils étaient touchés car c’est la première fois qu’ils sont accueillis avec autant de chaleur après 800 live dans le monde…Même les bad boys peuvent être sensibles.

On est vraiment super contents. Il y a une bonne énergie. Ce soir beaucoup de monde est sorti des entrailles de la terre car il faut le dire, le Metal est timide, on n’est pas diffusé en radio, mais ce soir les gens ont répondu présent.

On voit qu’il y a une belle communion avec le public ; on a vu les fidèles et beaucoup de nouveaux. Partager un même univers, c’est puissant, ça me plait beaucoup. J’ai vécu cette soirée avec beaucoup de force. Maintenant que tout est fini on va retomber doucement dans le quotidien après une semaine de préparation de stress même si on ne le montre pas vraiment. Maintenant que la scène est passée, on va revenir au calme et déjà envisager la suite. On va reprendre et poursuivre nos projets, réfléchir aux finances. On remercie le Pays qui nous soutient via les dispositifs d’aide.”

Tewils, chanteur de Poturu : “C’est comme une énergie, comme un tsunami”

“Ces soirées, c’est vraiment capital. 20 ans après en Polynésie, on peut dire que le Metal est vraiment reconnu. Pour moi, un groupe étranger qui vient ici, c’est un groupe qui va colporter cette soirée et parler de nous a l’international. On est vraiment très satisfaits de cette soirée. On est plus que content.

Le Metal c’est comme une vision. C’est une petite voix qui te parle ; ça te pique et ensuite tu y viens. C’est comme une énergie, c’est comme un tsunami pour exprimer des émotions universelles. On est issu de plusieurs formation ; j’ai fait aussi partie de Varua Ino et c’était super de venir chanter avec Raura ce soir notre ancien morceau Poritita pour montrer la solidarité entre les groupes.”