Ateliers, dégustations et séminaires
La Polynésie française compte sept maisons familiales rurales, soit 340 élèves de 4e, 3e et CAP, dont 80 jeunes accueillis à la MFR de Papara, première née en 1981. Pendant deux jours, la structure de Taharu’u ouvre ses portes au public avec un programme riche en découvertes.
« Vous allez pouvoir assister à des démonstrations de bouturage et de marcottage, goûter du café cultivé et torréfié par nos jeunes grâce à des outils conçus à partir de matériaux de récupération, visiter notre fa’a’apu pédagogique et notre élevage, déguster des produits d’agrotransformation, etc. », détaille le directeur de la MFR de Papara, Cédric Techer, entouré de trois moniteurs et de nombreux partenaires locaux. « L’objectif, c’est de faire connaître notre établissement, mais on ne travaille pas seul, car la formation se fait en alternance. Les jeunes apprennent beaucoup auprès des professionnels du secteur. D’où notre volonté de convier les maîtres de stage et les agriculteurs pour promouvoir leurs structures à cette occasion, avec des expositions et des ventes. On accueille des jeunes de 15 à 25 ans, mais ces journées sont tous publics pour les familles », précise le responsable. Deux séminaires, l’un sur la réglementation de l’exportation et de l’importation de végétaux, l’autre sur la protection sociale des agriculteurs, sont également au programme.
« Encourager l’ambition de nos enfants dans le travail agricole »
L’inauguration de l’événement s’est tenue ce matin, vendredi 26 mai 2023, en présence du ministre du secteur primaire, qui a annoncé la mise en œuvre d’un « plan pluriannuel d’accompagnement ». Dans son discours, Taivini Teai a également souligné que la souveraineté alimentaire dépendait de « gens formés pour une production saine de qualité ». « Il n’y a pas de métier “faute de mieux” (…). Soyez fiers et motivés tout au long de votre parcours », a-t-il encouragé les élèves actuels et futurs. Un appel doublé par le député national Steve Chailloux : « La place du secteur primaire doit être réhabilitée dans l’esprit des Polynésiens. Pour bon nombre de nos concitoyens, ce n’est pas forcément un secteur attractif. Il faut changer cet état d’esprit. Menons une politique pour encourager l’ambition de nos enfants dans le travail agricole ».
À ce titre, les MFR du Fenua ne manquent pas de projets. À Papara, les anciens locaux des filles seront prochainement réhabilités pour augmenter la capacité d’accueil de l’établissement et accueillir un laboratoire pédagogique. D’autres structures à Tahiti et dans les îles doivent toutefois être rénovées pour offrir aux jeunes des conditions de formation et de réussite optimales.
Pratique
- Vendredi 26 et samedi 27 mai 2023, à la MFR de Papara.
- De 10 heures à 16 heures (vendredi) et de 8h30 à 14 heures (samedi).
Taivini Teai, ministre du secteur primaire, en charge de la recherche :
« Accompagner davantage les MFR (…), car c’est un très bel outil »
« C’est la première fois que j’ai l’opportunité de visiter une MFR, mais je connais ce chemin, puisque c’est celui du centre d’innovation, de recherche et de valorisation de la Direction de l’agriculture. Il est très important d’accompagner les élèves qui sont en difficulté d’apprentissage en les intégrant dans ces systèmes de formation en alternance avec des professionnels. Le but, c’est de leur faire connaître tout le potentiel de développement agroalimentaire. Nous avons besoin de nos ressources alimentaires pour nous nourrir. Je suis fasciné et je remercie tout le personnel enseignant mobilisé pour encadrer cette jeunesse. Accompagner davantage les MFR, c’est la volonté du gouvernement et ma préoccupation, car c’est un très bel outil ».
Linda Matehau, présidente de la MFR de Papara et de la fédération polynésienne des MFR :
« Donner le meilleur pour nos jeunes »
« Cette visite, c’est une façon de faire découvrir au nouveau ministre le fonctionnement des MFR. Nous avons aussi prévu un temps d’échange à l’issue. Certaines maisons, notamment celles des îles, ont besoin d’être rénovées, car les bâtiments se font vieux et tout ça a un coût. L’objectif, c’est de donner le meilleur pour nos jeunes. On aimerait recruter plus d’élèves : ici, à Papara, on pourrait monter jusqu’à 100 jeunes, filles et garçons. D’où ce projet de journées portes-ouvertes pour attirer leur attention : venez voir par vous-mêmes ce qu’on propose à la MFR ! ».
