Depuis plusieurs années, l’objectif de l’association Tamarii No Taiharuru n’a pas changé : “Garder la plage propre et accueillante pour les familles”. Secrétaire et membre active en tant que riveraine de cet accès public à la mer, à Afaahiti, Poerava Roiro constate que le manque de respect pour la nature reste malheureusement d’actualité. “Une fois par semaine, après le week-end, je ramasse des déchets un peu partout. Ce n’est pas beau, ni hygiénique, parce que ça attire les rats, et la houle risque de les emporter”, remarque la mère de famille, parfois accompagnée de son fils de 13 ans et de sa fille de 4 ans.
Tous types de contenants
À première vue, la plage semble propre. Pourtant, dans les herbes du parking, dans le sable de la plage et jusque dans les interstices de l’enrochement, les déchets sont bien là : des canettes, des bouteilles, des emballages alimentaires, du film plastique, des barquettes, des couches, et plus dangereux pour les pieds nus, des capsules, des bouteilles en verre parfois cassées ou des conserves ouvertes.
“J’ai déjà trouvé des encombrants, comme un climatiseur et des batteries, et même des animaux abandonnés, vivants ou morts”, précise Poerava Roiro, qui était à nouveau au rendez-vous avec sa brouette et son carton, ce mardi 30 mai 2023, au lendemain des vacances scolaires et du dernier long week-end du mois. La jeune femme a installé des poubelles de fortune qu’elle se charge de vider et de trier elle-même. “C’est aussi une façon de tester le comportement des gens. On ne veut pas de vraies poubelles en bord de route pour l’instant, parce qu’on a peur que ça dégénère en dépotoir sauvage”, explique-t-elle.
“Repartez avec les déchets que vous avez apportés”
Le message de Poerava Roiro est simple et plein de bon sens : “Repartez avec les déchets que vous avez apportés. C’est dommage de salir cette belle plage alors que ça parait si simple de la respecter pour nous-mêmes et pour l’avenir de nos enfants“. Cet appel en faveur d’une prise de conscience collective est valable pour bon nombre d’autres sites naturels ou publics pollués par des déchets qui ne devraient pas faire partie du paysage au Fenua. La commune de Taiarapu-Est vient d’ailleurs de publier une vidéo de sensibilisation en ce sens.
Dégradations et nuisances sonores sur fond d’alcool
Sur la page Facebook de l’association, Poerava Roiro partage le résultat des ramassages de déchets et des campagnes d’embellissement ou de sensibilisation. En avril dernier, ce sont des actes de vandalisme qui ont été signalés à la police municipale et à la gendarmerie. Au fil du temps, tous les panneaux du site, qu’ils aient été installés par le Pays, la commune ou l’association, ont fini par disparaître. En journée ou en soirée, des rassemblements sur fond d’alcool engendrent parfois des nuisances sonores, voire des bagarres. “Ce n’est pas très agréable pour les familles qui veulent profiter de la plage tranquillement. Une partie du parking a même été transformée en boulodrome”, regrette la jeune bénévole.
