Il agresse et vole un dealer qui porte plainte

(Photo : DR)
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Un jeune SDF de 21 ans comparaissait pour un vol avec violence commis le 6 juin sur un dealer de Papeete. Après l’avoir frappé, il avait subtilisé au vendeur de cannabis 13 sticks qu’il avait en partie revendus pour se faire de l’argent. Le dealer s’était alors rendu au poste de police et avait porté plainte pour l’agression.

Le jeune prévenu est en garde à vue depuis 48 heures. Les pieds nus aussi sales que son t-shirt, il porte un masque sanitaire tout comme les agents de police qui l’accompagnent. Très vite, il fait part de la surprise qui est la sienne d’être jugé pour avoir volé des sticks. Pour lui, si le trafic est illégal et le produit interdit, on ne devrait pas pouvoir le lui reprocher. 

Seulement, lorsqu’avec un complice il veut voler de la drogue pour assouvir son addiction, il a visiblement la main un peu lourde. Le dealer porte plainte et se voit remettre un certificat médical pour quelques jours d’ITT, il souffre de contusions et arbore un joli coquard. Il dit avoir reçu des coups de poings et des coups de genoux. Il confirme aussi qu’on lui a volé des sticks, mais surtout 12 000 francs. Les deux hommes se connaissent, puisqu’il indique s’être déjà fait voler une enceinte par le même prévenu. Le minot, qui survit de la mendicité et de l’aide de Père Christophe avoue un coup de coude sur le crâne, mais rien d’autre. Il reconnaît avoir trouvé 13 sticks de paka dans la sacoche de sa victime, mais pas d’argent.

“Je ne pensais pas être pris par la loi pour des sticks”

Interrogé par le président du tribunal, le jeune homme à l’élocution claire a très bonne mémoire. Il se souvient de toutes ses précédentes condamnations, presque au jour près. À la rue depuis son adolescence, il décrit une vie de débrouille qui l’a déjà conduit au tribunal pour d’autres vols. De petits délits, mais parfois, déjà, avec violence. Des méfaits qui n’ont qu’un seul but, manger, et quand il le peut, fumer du paka. Il répète alors : “je ne pensais pas être pris par la loi pour des sticks”.

La procureure confirme qu’il est rare d’avoir à traiter une affaire de vol de cannabis, mais pour elle, ce sont surtout les faits de violence que l’on juge. Elle rappelle justement que le jeune homme a déjà été violent, et qu’il a déjà au-dessus de la tête deux peines de prison avec sursis. Son statut de sans domicile le prive d’une peine aménageable ou d’un régime de semi-liberté. Elle requiert neuf mois de prison avec mandat de dépôt. Le tribunal suit les réquisitions.  

Y.P