L’exécutif Tavini veut se souvenir d’Aldébaran, Hiroshima et Nagasaki

Le Pays envisage la commémoration du premier tir nucléaire, le 2 juillet 1966,à Moruroa. (Photo : Armées)
(Photo : Armées)
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Korehito Masuda, Consul du Japon à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, a rencontré, jeudi 15 juin, Eliane Tevahitua, Vice-présidente, ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur, de l’Environnement, du Foncier et de l’Artisanat, en charge des Relations avec les Institutions.

Selon un communiqué du Pays, le point essentiel des échanges a porté sur le projet de commémoration en Polynésie française des bombardements nucléaires sur les villes de Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

Photo : Présidence.

“En effet, hormis la timide reconnaissance du fait nucléaire par l’État français dans l’Accord
de l’Élysée, signé le 17 mars 2017, la Vice-présidence souhaite dépasser le simple stade
de la reconnaissance factuelle pour éveiller la conscience du Peuple Polynésien sur la
réalité nucléaire”
explique la Vice-présidence qui envisage également la commémoration du
“premier tir nucléaire perpétré par l’État dans notre Pays, le tir Aldébaran, le 2 juillet 1966,
le premier des 193 tirs effectués durant la période nucléaire”.

C’est dans la foulée de cette première commémoration, le 2 juillet 2023, que le gouvernement de Moetai Brotherson souhaite aussi commémorer les bombardements des villes de Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

“Symboliquement, nous organiserons des cérémonies, le 6 août 2023, pour commémorer le largage sur la ville de Hiroshima, le 6 août 1945 à 8 h15, de la bombe Little Boy par le bombardier B-29 Enola Gay de l’armée américaine” annonce le Pays.

Photo : Hiroshima Peace Memorial.

Le Consul de Japon a “exprimé son émotion et sa reconnaissance à la Polynésie pour ce projet de commémoration et a souhaité nous féliciter pour cette initiative. Il nous a encouragé à poursuivre les discussions avec les autorités concernées pour être officiellement mis en relation avec la municipalité de la Ville de Hiroshima et avec le Musée mémorial de la Paix de Hiroshima.”

A l’instar d’une démarche déjà effectuée par le Conseil municipal de la Ville de Fa’a’ā, Korehito Masuda a invité toutes les communes de Polynésie française à adopter une délibération saluant le statut de Hiroshima “Ville de la Paix”, Hiroshima Peace City. Environ 8 200 villes dans le monde ont déjà effectué cette démarche en envoyant au Peace Memorial Park de Hiroshima des cocotes en papier d’origami pliées en forme de grue, oiseau symbolisant la Paix au Japon, selon le communiqué.

Lors de cet entretien, la Vice-présidence indique que les grands axes de la coopération entre la Polynésie française et le Japon “ont été abordés notamment dans les secteurs de la culture et de l’enseignement supérieur”.

Sont envisagés des partenariats avec des musées japonais (Musée de Hiroshima), des centres de formations, et notamment, des échanges et des cycles de formations entre le Lycée Hôtelier de Outumaoro, Fare haapiiraa tuarua hotera et le réseau des lycées hôteliers du Japon (initiation à la langue et à la culture japonaise, cours de cuisine, concours culinaires, etc). “Des contacts seront aussi pris avec l’ONG Samourai Japan, le réseau des Centres culturels Japonais disséminés dans le monde”.

Le nuage radioactif d’Aldébaran, premier tira tomique français aux Tuamotu, a fortement contaminé l’archipel des Gambier. (Photo : Armées)