Nouvelles technologies – L’Université à l’épreuve de Chat GPT

Les étudiants ont été avertis par une charte, adoptée par l’université en 2017, à propos des risques de plagiat. (Photo archives LDT)
Les étudiants ont été avertis par une charte, adoptée par l’université en 2017, à propos des risques de plagiat. (Photo archives LDT)
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L’Université de la Polynésie française vient de lever le voile assez courageusement sur un phénomène qui date des temps anciens, celui du plagiat, ou l’aide à l’écriture… Molière confiait la rédaction de ses textes à Corneille son écrivain attitré, même si cette version a été contredite par d’autres scientifiques…
Certains hommes politiques, médiatiques, universitaires et publics ont eu recours très souvent à ce que nous appelons communément Ghostwriter, ou écrivain fantôme pour la rédaction des écrits, livres et discours.

Une minorité d’étudiants polynésiens ont utilisé le système Chat GPT pour la rédaction des mémoires de fin d’études de master 1 et 2. A ce titre, il a été établi, grâce au logiciel de détection, qu’il ne s’agit aucunement d’une quelconque aide à l’écriture, c’est tout simplement de la “triche“ et c’est regrettable d’en faire l’amer constat !

D’autant plus que les étudiants ont été avertis par une charte, adoptée par l’université en 2017 et qu’ils en tous été signataires.

En effet, la charte indique dans son article 1er “que le plagiat consiste à reproduire un texte ou une
partie d’un texte. Toute production littéraire ou graphique, ou des idées originales d’un auteur, sans lui en reconnaitre la paternité”.
Malgré cet avertissement, quelques étudiants ont pris le risque en connaissance de cause, mais sans en mesurer les conséquences : recourir à ce système de données pour fournir un travail sans faire beaucoup d’effort !

Il ne s’agit pas ici de les stigmatiser, mais de les aider à comprendre que tricher est un acte grave qui est lourdement sanctionné. Que faire ?

Devant ce phénomène, l’université doit s’adapter, a confié à La Dépêche son président Patrick Capolsini, avant d’ajouter que l’institution est équipée d’un système anti-plagiat (“campilatio”), pour déjouer les différentes formes de plagiats. Il insiste aussi sur la formation des professeurs afin de leurs
donner les outils à la compréhension de l‘intelligence artificielle. Il ajoute qu’une formation a été
organisée la semaine dernière, et qu’une autre aura lieu à la rentrée.

Patrick Capolsini est conscient qu’il faut vivre avec l’évolution de son temps : “il ne s’agit aucunement de combattre l’I.A, mais surtout l’utiliser pour ce qu’elle est : un réservoir d’information à la disposition des étudiants. Le logiciel pédagogique doit évoluer, l’enseignement doit progresser en intégrant les nouvelles technologies.”

De surcroît, il faut peut-être réfléchir à des méthodes d’évaluation plus orientées vers les
compétences et les capacités pratiques qui sont moins susceptibles d’être contournées par
l’utilisation de moyens non autorisés.

L’idée est que nos étudiantes et nos étudiants continuent à fournir un travail personnel, fruit d’une
longue formation, qui doit-être sanctionnée à son terme, de sorte à vérifier l’enseignement
dispensé. L’apport des nouvelles technologies est nécessaire pour enrichir les connaissances et en
aucun cas remplacer l’intelligence humaine.

K.A.

La Dépêche de Tahiti a posé
la question de la triche à… Chat GPT !

La Dépêche a posé à Chat GPT la question suivante : “Que pensez-vous de l’utilisation de l’intelligence artificielle par les étudiants dans le but de tricher ?”

L’application a répondu sans détour : “l’utilisation de “l’IA” par les étudiants pour tricher dans les
examens est une pratique préoccupante…. L’utilisation de”L’IA” pour tricher remet en question
l’équité des examens et la validité de l’évaluation des compétences des étudiants… (..) Certains établissements d’enseignement utilisent des logiciels de détection de la triche… Cependant, la course entre les étudiants cherchant à tricher et les établissements cherchant à les détecter peut être un défi constant… Il est important d’assurer la promotion des valeurs telles que l’intégrité, l’honnêteté et le travail acharné.”

Nos enseignants ont du pain sur la planche…