Grève Air Tahiti Nui : pas de reprise des discussions, un premier vol annulé

Aucun consensus n'a pour le moment été trouvé entre l'intersyndicale A Tia I Mua/CSIP et la direction générale d'Air Tahiti Nui. Les conséquences du conflit pourraient alors se faire rapidement ressentir sur les vols à venir de la compagnie. (Photo : Sébastien Berson)
Aucun consensus n'a pour le moment été trouvé entre l'intersyndicale A Tia I Mua/CSIP et la direction générale d'Air Tahiti Nui. Le conflit affecte déjà le programme de vols. (Photo : Sébastien Berson)
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Après trois rencontres infructueuses les 29 et 30 juin et le 3 juillet, les négociations entre la direction d’Air Tahiti Nui (ATN) et l’intersyndicale A Tia I Mua/CSIP étaient au point mort ce mardi 4 juillet au soir, premier jour de grève du personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie au Tiare. Pour rappel, l’arrêt du travail fait suite à un préavis de grève déposé le mercredi 28 juin par ladite intersyndicale.

Les vols prévus mardi vers ou depuis Paris, Los Angeles, Auckland ou Seattle ont été assurés. Mais le vol ATN de ce mercredi 5 juillet au matin vers Auckland a été annulé.

La page internet de suivi en direct des vols affiche la mention “planifiés” pour l’ensemble des vols à venir, et susceptibles d’être impactés par le mouvement social. Quatre autres vols sont prévus ce mercredi : Los Angeles/Paris, Seattle/Tahiti et deux vols Tahiti/Los Angeles en soirée.

Mardi matin, jour de fête de l’indépendance aux Etats-Unis, les banderoles s’agitaient devant le siège social d’ATN à Faa’a. Quarante-sept PNC (la compagnie en compte 257) manifestaient leur mécontentement, celui de ne pas voir leurs revendications entendues… Manque d’effectifs, conditions de travail détériorées, salaires figés depuis 2008.

C’est sur ce point, le premier du préavis de grève, que les choses bloquent toujours entre les protagonistes. Michel Monvoisin informe que sur les autres points (fatigue, conditions de travail, manque d’effectifs, Ndlr), la direction est prête à faire des concessions. “Sur ces points là, on n’est pas fermé. La pierre d’achoppement c’est la rémunération.”

Une demande d’augmentation de 30 % qui fait grincer

Pour l’intersyndicale, les salaires doivent impérativement être revus. Pourquoi les salaires des pilotes et des cadres administratifs ont été revus en 2016 et 2018 et pas les leurs, interrogent-ils. Pour les PNC, plus question de devoir accumuler les vols pour toucher les parts variables touchées lors des déplacements. Le salaire fixe doit être revu. Là où le bât blesse, c’est que leur demande d’augmenter de 30% les salaires fixes fait grincer des dents à la direction d’ATN.

Abonder dans ce sens n’est pas envisageable pour Michel Monvoisin. Les conséquences sur les charges, dans un secteur hyper concurrentiel sur le territoire, pourraient être, selon lui, catastrophiques pour la compagnie. “On a l’impression que tout va bien mais en fait, il y a une telle surcapacité sur l’offre en sièges qu’on s’entre-tue tous avec des tarifs qui ne sont même plus des tarifs de haute saison. On a vu des concurrents vendre des LAX-PPT au prix d’un Paris-Toulouse…Quand on vend à ce prix là, on remplit mais on ne couvre pas les charges.

La compagnie a fait deux propositions qui ont toutes deux été retoquées par l’intersyndicale, indique le directeur de la compagnie. Une sans contrepartie sur les heures de vols, avec une proposition d’augmenter de 9 % les salaires fixes ou bien alors une augmentation de 15 % des salaires fixes avec un relèvement des seuils de vol mensuels de 67 à 75 heures par mois.