JO 2024 à Teahupo’o : la tour des juges cristallise les inquiétudes

Peu de monde au rendez-vous, mercredi 27 septembre, mais plusieurs référents associatifs inquiets pour l'environnement (Photos : ACL/LDT).
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Originaire de Teahupo’o, Christophe Holozet, alias Quito, est à l’origine de la Black Pearl Horue. Il y a quelques jours, il a lancé un appel à une réunion publique au sujet de la tour des juges des Jeux Olympiques de Paris 2024. Rendez-vous était donné en fin de journée, mercredi 27 septembre 2023, à la salle omnisports de Teahupo’o.

Une douzaine de personnes seulement ont fait le déplacement, principalement des riverains engagés en faveur de la préservation de l’environnement, rejoints en cours de réunion par le premier adjoint au maire de Taiarapu-Ouest, Arthur Mati. Malgré la présence de plusieurs membres du comité de pilotage, la réunion publique du 16 septembre dernier n’est pas parvenue à atténuer les craintes : le chantier dans le lagon de Teahupo’o cristallise les inquiétudes écologiques.

Quel suivi, pour quels risques ?

Au tracé des réseaux de la plage vers la tour s’ajoute la réalisation des fondations avec “un risque de dégâts sur le platier”. Faute d’étude d’impact sur l’environnement (ce chantier n’y étant pas soumis), les associations Vai Ara O Teahupo’o et Paruru Te Arutaimareva souhaiteraient consulter le cahier des charges des travaux maritimes et connaître les modalités de contrôle et de suivi. Plusieurs inquiétudes ont été soulevées lors de cette rencontre, concernant notamment la “prolifération de la ciguatoxine” et la “modification de la vague”.

Des interrogations en suspens que les associations ne manqueront pas de faire remonter aux ministères concernés, voire au président du Pays, tout en restant dans l’attente de l’invitation promise par la ministre des Sports pour participer à une “réunion technique en urgence”.

Quito Holozet, initiateur de la réunion :

“On prend le risque de conséquences irréversibles”

“On craint l’impact sur le récif par rapport aux constructions prévues. La réalisation de l’ouvrage va obliger la mise en œuvre de gros moyens sur le platier pour réaliser les plots. Il n’y a jamais eu d’étude d’impact dans la zone pour ces travaux. Ma proposition, c’est de procéder par carottage pour insérer un cylindre dans le récif et limiter l’impact des travaux à ces points d’ancrage.

Je veux éveiller les consciences par rapport aux risques liés à ces travaux. Je suis prêt à travailler avec les associations en place sur le sujet. J’ai aussi rencontré plusieurs personnalités au gouvernement. Je ne peux pas rester sans rien faire face à cette situation. C’est trop important, car on prend le risque de conséquences irréversibles”.

Aimatarii Levy, résidente de Teahupo’o et membre de l’association Vai Ara O Teahupo’o :

“Quelles garanties que le chantier sera respectueux de l’environnement ?”

“On remercie le nouveau gouvernement de nous avoir ouvert les dossiers lors de la dernière réunion publique, mais on est toujours inquiet au sujet de la tour, dont le chantier devait être lancé en septembre. Ce qui nous interpelle, c’est qu’il n’y a pas eu d’étude d’impact pour ces travaux qui vont quand même se faire dans le lagon. Quand on voit comment se déroulent les chantiers à terre, comme la passerelle ou la marina, avec un spectacle désolant et des fuites, quelles garanties a-t-on que ce chantier en pleine mer sera respectueux de l’environnement ?

Nous n’avons pas encore eu de nouvelles quant à l’invitation lancée par la ministre des Sports, mais ça ne nous empêche pas de continuer à investiguer comme on peut pour avoir les informations, en sachant qu’on est à 10 mois de l’échéance”.