Remplacée à la DIREN, Miri Tatarata attaque le Pays

"Il n’est pas démontré que les étrangers seraient à l’origine de la raréfaction du foncier, de la hausse des prix de l’immobilier et de la spéculation foncière." (Archives LDT)
(Archives LDT)
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Miri Tatarata a été nommée directrice de la direction de l’Environnement (DIREN) par intérim en 2015, puis confirmée à son poste en 2016. Une période marquée par de lourdes critiques de plusieurs syndicats d’employés sur le management de leur directrice. Ils dénonçaient un malaise général, certains parlant de harcèlement voire de maltraitance. Remerciée par sa ministre de tutelle, Éliane Tevahitua, en septembre dernier, Miri Tatarata a saisi le juge des référés du Tribunal administratif pour demander la suspension du texte mettant fin à ses fonctions.

L’ancienne directrice reproche au pays de ne pas avoir respecté ses droits

L’ancienne directrice de la DIREN n’est ni présente ni représentée à l’audience en référé, le 12 octobre 2023. Évincée de la direction de l’Environnement en septembre dernier, Miri Tatarata reproche au Pays de ne pas avoir respecté ses droits. Elle dénonce en premier lieu le fait de ne pas avoir assisté à un entretien préalable à la fin de ses fonctions, étant en arrêt maladie lorsqu’elle a été convoquée à deux reprises. Elle déplore également le fait que le texte validant son remplacement n’en précise pas les motifs. Elle reproche enfin au Pays de ne pas avoir respecté les règles en vigueur, en l’informant par courrier le 1er septembre 2023 de la fin de ses fonctions, alors que l’arrêté du Conseil des ministres validant cette décision n’a été pris que le 6 septembre. Miri Tatarata se dit depuis lors, privée de toutes ressources alors qu’elle doit faire face à de nombreuses dettes, notamment des traites pour le remboursement de plusieurs crédits.

Le Pays parle de “manquements” 

Face aux critiques, le représentant du Pays a répondu point par point au juge des référés. Concernant la décision de mettre fin à ses fonctions, elle est bien motivée. Le Pays, en plus du management critiqué par les employés, met également en avant des manquements, telles que des consignes données à la directrice par son autorité de tutelle qui n’ont pas été suivies d’effet.

En ce qui concerne l’urgence de statuer, le Pays exprime des doutes. Bien que Miri Tatarata ait justifié de traites à rembourser, aucun document au dossier ne concerne son patrimoine, rendant impossible, selon le Pays, de juger d’une quelconque urgence financière. Le représentant du Pays a également précisé qu’actuellement en arrêt maladie, Miri Tatarata n’est pas sans ressources, puisque la CPS lui verse les indemnités journalières auxquelles elle a droit. 

Sécurité de l’emploi 

Concernant son avenir professionnel, le représentant du Pays indique que Miri Tatarata retrouvera un poste d’agent à la fin de son arrêt maladie. Une liste des postes vacants lui a d’ailleurs été fournie. Une certitude qui ne convient pas à l’ex-directrice, qui souhaiterait aller où elle veut, ce pourquoi elle dénonce le fait que cette nouvelle affectation soit soumise à l’approbation du chef de service. Le juge des référés rendra sa décision ce vendredi.

Par ailleurs, Miri Tatarata est toujours mise en examen, depuis avril 2022, dans l’affaire des bonbonnes toxiques immergées avec le navire Kura Ora II, mais aussi depuis 2019 mise en examen pour meurtre dans l’affaire de la disparition de son mari Jean-Pascal Couraud. 

YP