A l’ouverture de la séance de la session budgétaire, il a été décidé d’avancer en point numéro de l’ordre du jour, la proposition de délibération portant sur la modification du règlement intérieur.
Cette délibération comprend principalement la mise en place d’une nouvelle commission spéciale sur la décolonisation au sein de l’Assemblée de Polynésie, qui compte 9 commissions législatives.
Elle a été adoptée avec 41 voix pour et 16 abstentions.
La majorité souhaite que cette commission, en résumé, travaille sur les textes internationaux, entretienne les liens avec les Nations Unies, fasse le suivi de la résolution du 17 mai 2013 plaçant la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser et établisse des recommandations au gouvernement et à l’Assemblée de Polynésie.
“Malgré le déni de l’ancien gouvernement et de l’Etat, notre pays est bien réinscrit sur la liste des pays non autonomes” a commencé la représentante Tavini Maurea Maamaatuaiahutapu.
Un amendement a été argumenté par la représentante Tapura Tepuaraurii Teriitahi qui souhaitait que le terme “décolonisation” dans l’intitulé de la commission soit remplacé par “avenir institutionnel”. L’amendement a été rejeté.
Les discussions se poursuivent sur le rapport d’observation budgétaire préalable à l’examen du budget primitif de la Polynésie française pour l’exercice 2024.
Ils ont dit
Gaston Tong Sang, représentant Tapura
“Cette délibération à une visée peu glorieuse et partisane (…) vous voulez que le mot décolonisation ne soit plus tabou et laver le cerveau des Polynésiens.”
Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura
“Vous parlez du déni dans lequel nous serions mais vous ne détenez pas la vérité. C’est la population qui décidera.”
Teremuura Kohumoetini-Rurua, représentante Tavini
“Juridiquement, la Polynésie n’est plus une colonie (…) elle reste toutefois un produit de la colonisation” (Sémir Al Wardi, politologue)
Allen Salmon, représentant Tavini
“Il y a plusieurs types de décolonisation. Nous choisissons la voie de la négociation.”
