Nouvelle histoire de violences conjugales au tribunal correctionnel de Papeete, ce mardi 21 novembre. Alors qu’il est plus fréquent de voir un homme à la barre, c’est une jeune femme de 23 ans qui se tient devant les juges. En mai 2023, ivre et très remontée, elle attaque son compagnon au couteau, alors qu’il porte dans ses bras leur bébé en bas âge. Il s’en sort avec la main entaillée, huit points de suture et 15 jours d’incapacité temporaire de travail (ITT).
C’est un petit bout de femme qui se présente à la barre ce mardi. On lui donnerait le bon dieu sans confession de prime abord. Malheureusement, la jeune femme et maman de 23 ans se tient debout, devant les magistrats pour des actes qui auraient pu avoir des conséquences bien plus graves. La prévenue est, au moment des faits, alors en situation de récidive légale, ayant déjà été condamnée à du sursis pour des faits de violences dans le couple.
Le jour de l’agression, le concubin est parti au travail. Alors qu’il s’apprête à rentrer, il envoie un message à sa conjointe pour lui demander de préparer le repas. A son arrivée au logement, où ils sont tous deux hébergés par une tierce personne, il trouve sa compagne en train de s’alcooliser avec des amis. Sans travail, la femme garde leur enfant en journée. La victime, ce jour-là, vu l’état de sa concubine, n’a pas d’autre choix que de s’occuper de leur enfant et de préparer le repas.
Un taux de 1,6 gramme d’alcool dans le sang
Le ton monte du côté de la prévenue. Fortement alcoolisée ( les examens révéleront un taux de 1,6 gramme d’alcool dans le sang) et sous l’emprise du pakalolo, elle s’en prend d’abord verbalement à son tane. Elle l’accuse notamment d’avoir une relation avec sa propre cousine. La violence monte alors crescendo jusqu’au moment où elle s’empare de l’arme blanche pour asséner un coup à la victime, au niveau de la main, alors que son compagnon porte leur bébé dans les bras.
Des faits, la présumée coupable, qui n’en est pas à sa première agression à l’arme blanche, ne se souvient que de peu de choses. La jeune femme est connue pour être très possessive et jalouse avec son conjoint. Elle va jusqu’à créer des faux comptes de femmes sur Facebook afin de piéger son conjoint. L’alcool la rend également violente. Le couple est aujourd’hui séparé.
Selon l’avocate générale, la prévenue est perverse et dangereuse et ne semble pas éprouver de remords pour son enfant, qui aurait pu être touché par le couteau dans son moment de folie. Elle demande une condamnation à quatre ans de prison dont deux ans fermes avec mandat de dépôt.
La jeune femme est finalement condamnée à un an de prison ferme, trois ans avec sursis, ainsi qu’une obligation de soins et interdiction formelle de se rendre au domicile de son ex-compagnon.
