Trois ans de prison avec sursis pour avoir fauché et tué un piéton

Déjà condamné pour des faits de violences envers sa conjointe et ses deux enfants en mai 2020, le "tyran domestique" vient d'être reconnu coupable à quatre ans de prison dont un an assorti d'un sursis probatoire pendant deux ans. (Photo : SB/LDT)
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Sans doute est-ce une situation qui pourrait arriver à n’importe qui, que jugeait le tribunal correctionnel, ce mardi 21 novembre : un accident de la route lié à une imprudence, à une inattention, qui coûte malheureusement la vie à un homme. Un jeune homme de 21 ans était jugé pour avoir, en octobre 2022 percuté et tué un piéton qui traversait la route à Arue. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis.

C’est un jeune homme bien sous tout rapport qui se présente à la barre. C’est en tout cas la description qui est faite de lui par son ancien patron ou encore ses proches. “Un bon gamin” dit même l’ex-employeur, qui le décrit comme, toujours ponctuel, jamais absent, travaillant en équipe… le prévenu a également un casier judiciaire vierge.

Le pied lourd sur la pédale d’accélérateur

Un seul bémol à cette description quasi-parfaite, le jeune conducteur, encore apprenti au moment des faits, a parfois le pied lourd sur la pédale d’accélérateur. Ce 31 octobre 2022, le jeune homme rentre du travail. Il se lève tous les matins à 3h30 et quitte Papenoo à 4h30 pour prendre son travail à 6h30 à Papara. Même chemin retour le soir. Deux heures aller, une heure et demie sur le retour.

En cette veille de Toussaint, le jeune homme est pressé de rentrer chez lui et de retrouver sa compagne. La chaussée est humide. Vers 18h30, il roule à vive allure non loin du rond point d’Erima. Les éléments de l’enquête indiquent une vitesse d’environ 70 km/heure. Au niveau de la station Shell, au passage piéton, un homme de 69 ans traverse. Il est déjà bien engagé quand le jeune homme arrive. Ce dernier ne le voit pas et le percute. Le piéton est projeté sur 45 mètres. Il ne survit pas.

“Je vous demande pardon”

“Je l’ai vu au dernier moment”, “je prends conscience de ce que j’ai fait”, “je suis désolé, je n’avais pas conscience, je voulais juste rentrer, je vous demande pardon”. Le jeune homme se tourne vers la famille de la victime pour exprimer ses regrets. La famille est détruite, comme l’exprimera plus tard l’avocate générale, le jeune homme est, quant à lui, marqué à vie.

Les analyses toxicologiques et d’alcoolémie, effectuées après l’accident montreront que le jeune n’avait pas consommé d’alcool, ni fumé de pakalolo. Il s’agissait ce jour-là, d’un jeune manquant de maturité, grisé par la vitesse et qui avait envie de vite rentrer chez lui après une longue journée de travail.

Annulation du permis de conduire

Selon l’avocate générale “conduire comme un grand malade mental, c’est volontaire”. Elle réclame deux ans et demi de prison avec sursis et la suspension du permis de conduire pendant douze mois. Après en avoir délibéré, le juge condamne le jeune homme à trois ans de prison avec sursis avec annulation du permis de conduire et interdiction de le passer durant une période d’un an.