Violences conjugales : un bouton d’alerte en 2024 et une aide financière pour les femmes battues en 2025

Depuis le 21 novembre, marcheuses et marcheurs ont sillonné les routes de Tahiti afin de sensibiliser et d’informer la population sur le problème des violences faites aux femmes. Ils sont arrivés ce jeudi 23 novembre à l'Assemblée de Polynésie française où la ministre Chantal Minarii Galenon a confirmé quelques annonces. (Photo : SB/LDT)
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Depuis le 21 novembre, marcheuses et marcheurs ont sillonné les routes de Tahiti afin de sensibiliser et d’informer la population sur le problème des violences faites aux femmes (lire : “Aimer, c’est respecter” : un tour de Tahiti contre les violences faites aux femmes) dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre ce fléau, le 25 novembre.

Après trois jours de marche, tous sont arrivés, ce jeudi 23 novembre, à l’Assemblée de la Polynésie française (APF), à Papeete. A cette occasion, Chantal Minarii Galenon, ministre des Solidarités et du Logement a exprimé son intention de mettre en place une aide temporaire afin d’accompagner les femmes battues qui trouvent la force de quitter le domicile familial.

Cette aide, qui pourrait voir le jour en 2025, selon Minarii Galenon, permettrait d’accompagner financièrement, un temps, les femmes victimes des coups de leur conjoint qui quittent le domicile familial. Comme le souligne l’ex-directrice d’école, les femmes battues, souvent, ne quittent pas le foyer car financièrement dépendantes de leur bourreau.

Autres projets en devenir, la mise en place d’un bouton d’alerte, à partir de janvier/février 2024, pour protéger les femmes en danger. Une présentation du système sera faite le 8 mars 2024, Journée internationale des droits des femme. Il aura été au préalable distribué aux associations.

Le centre Pu o te hau est aussi concerné par les projets de la ministre puisque ce samedi 25 novembre, son extension avec plus vingt places supplémentaires, sera inauguré (lire : Fare Vahine, nouvel havre de paix pour les femmes en danger)

Minarii Galenon annonce également, pour faire face au fléau, le début d’un travail avec les congrégations religieuses, qui “manquaient à l’appel” jusqu’à présent, selon la ministre. Le problème est aujourd’hui réglé. Afin d’élaborer des solutions communes, elle annonce le début d’un travail interministériel avec les ministères de la Jeunesse et des Sports, de l’Economie, de la Santé et de l’Education.

Valérie Hong Kiou, directrice de la Direction des solidarité, de la famille et de l’égalité

“Je veux croire que la situation est aujourd’hui meilleure qu’il y a quelques années”

Valérie Hong Kiou, directrice de la DSFE. (Photo : SB/LDT)

“Cet évènement (la marche, Ndlr) a été organisé avec les communes, la DSFE et les partenaires afin de se mobiliser pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Nous souhaitons que tout le monde se sente concerné par la problématique.

C’est une marche qui est partie de Taravao, une partie côte Ouest, une partie côte Est. Elle a été organisée par deux agents de la DSFE, de la cellule prévention, avec le soutien et la participation des tavana et des familles.

Aujourd’hui, la violence faite aux femmes est malheureusement toujours présente. Nous avons des centres d’accueil destinés aux femmes violentées, comme le centre Pu o te hau. Je veux croire que la situation est aujourd’hui meilleure qu’il y a quelques années.

C’est une thématique que la DSFE gère au quotidien. Elle apporte soutien, conseils, informations. Pour les femmes, ca reste aujourd’hui encore compliqué de quitter le foyer, surtout quand elles ne travaillent pas. A la DSFE, comme les autres partenaires, on essaie de leur trouver des solutions. On les encourage aussi à en parler. Il existe une aide juridictionnelle au niveau du tribunal mais le premier relai, c’est le Centre d’information des droits des femmes et des familles où elles peuvent obtenir des informations sur les procédures à suivre. C’est un premier pas pour sortir de la spirale.

Si j’avais un message à faire passer ? C’est que tout le monde est capable de s’en sortir. Ce n’est pas toujours évident mais si on se donne le courage, on peut y arriver.”